Au moment où tout le monde opte pour une coalition ou d’aller seul aux élections, les coalitions Yewwi et Wallu ont inventé une formule originale : une inter-coalition. Nous ne sommes pas sûrs que le Sénégal ait connu une formule de ce genre auparavant. En tout état de cause, leurs leaders, des mastodontes de la politique, ont plus ou moins réussi leur coup en gagnant largement les élections législatives et en faisant presque trembler la majorité qui est devenue relative à l’Assemblée.
L’inter-coalition Yewwi-Wallu a surpris plus d’un. La moisson avait été bonne. Et leurs députés sont arrivés en masse dans l’Hémicycle bousculant toutes les habitudes qui y sont en vogue depuis 1962. La majorité mécanique est désormais un vieux souvenir. Il faudra compter désormais sur une opposition présente en masse et déterminer et jouer sa partition. Et c’est tant mieux pour la démocratie.
Toutefois, le ver est dans le fruit. Car, dès le début, en optant pour une inter-coalition, on sentait bien que la méfiance des uns par rapport aux autres était en vogue. Car, sans doute, chaque camp avait pour souci de garder son identité politique, ses options, ses ambitions qui ne sont pas forcément celles de l’autre.
Ainsi, on peut dire que ces politiques ont mis en place une sorte de ‘’confédération politique’’, comparée à la ‘’fédération politique’’ qui est la coalition et qui est sans doute l’entité idéale. Se faisant, le fait que la motion de censure n’ait pas été votée par Wallu alors qu’elle est sous initiative de Yewwi ne doit surprendre personne.
Wallu dit n’avoir pas été mis au courant plus tôt. Une démarche qui en dit sur le long que Yewwi ne parie pas trop sur l’avenir de la relation. En tout état de cause, si Karim Wade recouvre tous ses droits civiques et civils, l’inter-coalition sera automatiquement un vieux souvenir, rangé dans les tiroirs de l’histoire. Et cette donne n’échappe pas aux deux coalitions. Chacune en est consciente. C’est pour cette raison que personne ne souhaite aller plus loin sur une démarche politique de circonstance qui obéissait à une logique de mariage éphémère de raison.
Mais, on sauve les apparences dans la perspective de la présidentielle de 2024 où Karim et Sonko pourraient être de redoutables adversaires. Cependant, comme le second tour est toujours possible, alors, il ne faudrait pas trop cracher sur l’autre dans l’espoir d’avoir son soutien éventuel pour le candidat qui aurait plus de chance.
Assane Samb