Amadou Ba charge : « Yewwi lène askan-wi de la manipulation, de l’arrogance… »

par pierre Dieme

La motion de censure déposée par les députés membres du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, a été soumise à l’Assemblée nationale ce jeudi. Premier ministre, Amadou Bâ a donné son avis sur ladite motion qui vise contraindre son gouvernement à la démission.

D’emblée, Amadou Bâ a précisé que : « Cette motion de censure a été qualifiée par ses honorables auteurs de (je cite) « motion de défiance à l’égard du Premier Ministre qui n’a pas voulu se soumettre à un vote de confiance des députés » (fin de citation). Cette qualification inadéquate se fonde d’emblée sur la volonté de transformer en obligation ce que l’article 55 de notre Constitution considère comme une faculté laissée à l’appréciation du Premier Ministre : (je cite) « Après sa nomination, le Premier Ministre fait sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale ».

Il a ajouté : « Cette déclaration est suivie d’un débat qui peut, à la demande du Premier Ministre, donner lieu à un vote de confiance (fin de citation). Cette prérogative qui consiste pour le Premier Ministre à provoquer le vote de confiance est différent de la motion de censure qui nous réunit aujourd’hui ».

Comme pour ironiser, Amadou Bâ de déclarer : « le fait pour eux d’écrire : (je cite) « Refuser de poser la question de confiance à la suite de sa déclaration de politique générale signifie que le premier Ministre a décidé de bloquer la démocratie par une attitude de défiance à la légitimité du suffrage universel » (fin de citation) constitue, pour ceux qui maitrisent les rouages de la communication, une véritable distorsion du langage ».

Selon le Pm, les députés du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi ont transformé une faculté en obligation. Il a expliqué : « Les rédacteurs de ce texte ont transformé une faculté en obligation, ce qui révèle leur niveau de compréhension de l’article 55 de la Constitution, mais au-delà, ils procèdent à une lecture de pensée en ce qu’ils expriment eux, ce que le Premier Ministre a décidé de faire, interprétation qui est bien évidemment totalement erronée ».

Pour lui, « les honorables auteurs de cette « motion de défiance » (comme ils l’appellent eux-mêmes) auraient pu se passer d’établir un lien inexistant entre ces deux dispositions et se satisfaire de celles de l’article 86 qui leur confère un fondement autonome et suffisant ».

A en croire Amadou Bâ, cette motion de censure « paraît avoir été rédigée avant la déclaration de politique générale et rattachée artificiellement non à son contenu, mais à leur attente déçue. Car, a-t-il constaté, « la lecture de l’exposé des motifs traduit une rédaction hâtive, au contenu déconnecté de la déclaration de politique générale ».

Pis, a-t-il souligné, « L’analyse de ce que ses auteurs qualifient de « motion de défiance » révèle en effet des distorsions et des projections fondées sur des biais cognitifs ». Parce que, a-t-il noté, « Les rédacteurs pratiquent, dans un style trop direct, la pensée sélective en filtrant les informations qui sont en contradiction avec leurs croyances et en ne gardant que les informations qui vont dans le même sens ».

Mieux, a-t-il fait savoir, « par l’auto-complaisance, ils s’attribuent la capacité de restaurer, par leur motion de défiance, « l’intégrité de la fonction parlementaire » en attribuant leurs insuffisances à des facteurs extérieurs ».

Accusation contre accusation, Amadou Bâ est d’avis que les rédacteurs de cette motion, « cherchent à rendre le pays ingouvernable ». « Vous projetez sur le Premier Ministre les intentions qui sont les vôtres, vous cherchez (comme vous dites vous-mêmes) à bloquer la démocratie par une attitude de défiance à la légitimité du suffrage universel ». Ce suffrage universel par lequel le Président de la République Macky Sall a été élu et qui lui confère le droit constitutionnel de nommer un Premier Ministre pour mettre en œuvre la politique qu’il a définie », a-t-il conclu.

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