Séquence d’une vidéo lors de la confrontation entre l’homme le plus honni du pouvoir en place et la masseuse Adji Sarr. Deux jeunes dans un live en train de se faire des vannes, rigolant dans un pays où les gens ont perdu le sourire depuis longtemps. Le crime de ce jeunes gens, c’est de s’être trouvés non loin de la maison de correction de Rebeuss que l’on n’aperçoit même pas dans la vidéo. Deux jeunes gens dont le tort est certainement d’être des inconditionnels du leader du Pastef, Ousmane Sonko. Ils s’appellent Diop Taïf et Vito Der Maister Diouf.
Depuis mardi, ils dorment à la prison de Rebeuss. Où ils ont sûrement retrouvé deux autres jeunes gens coupables, eux, d’avoir parodié des Unes de journaux. Eux également faisaient dans la dérision. Seulement voilà, eux aussi, leur crime c’est d’être proches de l’ennemi public numéro 1 du pouvoir en place. Dans le même temps, les auteurs de vidéos et de caricatures présentant le même Sonko en tenue d’Adam courent toujours. Avant-hier encore, un autre élément proche du diable Sonko a été arrêté pour s’être exprimé dans le dossier relatif à la disparition de deux militaires il y a quelques semaines.
Pourtant, un thuriféraire du pouvoir en place, qui avait soutenu sur le plateau d’une télévision, que ces deux militaires ont été enlevés et probablement noyés vaque tranquillement à ses occupations. A ce rythme, il y a fort à craindre qu’il y aura bientôt plus de détenus d’opinion que d’agresseurs dans nos geôles. Ne parlons évidemment pas de notre confrère Pape Alé Niang emprisonné pour avoir fait son métier de journaliste d’investigation. Bref, le régime veut installer la terreur dans l’optique certainement de bâillonner la pensée et annihiler tout esprit critique dans ce pays.
Sur un autre sujet, on nous promettait donc des vidéos plus hard que les films X et qui ôteraient toute envie au supposé violeur chef du Pastef de diriger le Sénégal. On nous promettait qu’il quitterait la queue basse le tribunal de Dakar mardi dernier. L’un de ses détracteurs déclarait même que les Sénégalais ne commettraient pas la bêtise d’élire un homme dont l’anatomie pourrait se retrouver dans la rue. Bon, soyons sérieux éloignons-nous de ce Vaudeville de piètre qualité.
Un procès de l’opposant public N° 1, c’est un coût cher pour nos finances publiques ne serait-ce que pour le déploiement de toutes nos forces de sécurité et même de défense, en termes aussi de carburant, d’indemnités journalières d’opérations pour les policiers et les gendarmes, de lacrymogènes et même de grenades offensives à balancer en veux-tu en voilà, d’avocats à rémunérer par l’Etat, de com à financer pour obtenir le lynchage médiatique de Sonko, de journées de travail et d’études perdues, de destruction de commerces, d’édifices publics et d’infrastructures etc. Face au silence des Apéristes, auparavant si bruyants sur ce dossier de viol consenti, il appartient au Chef de siffler la fin de la récréation. La comédie a trop duré.
KACCOOR BI – LE TEMOIN