L’agression de la députée Amy Ndiaye Gniby ne restera pas impunie. Après la publication du certificat médical de la parlementaire qui risque de perdre son bébé, le procureur de la République Amadou Diouf aurait ordonné l’arrestation des députés Massata Samb et Mamadou Niang du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur). Une posture qui a outré le maire de Dakar Barthélémy Dias qui a énuméré les nombreux incidents passés sous silence par le maître des poursuites.
Lors de l’examen du projet de budget du ministère de la Pêche ce samedi 3 décembre 2022, le député-maire de la ville de Dakar s’en est vertement pris au procureur de la République qui aurait engagé des poursuites contre les élus Massata Samb et Mamadou Niang de la coalition « Yewwi Askan Wi », impliqués dans l’agression d’Amy Ndiaye Gniby.
« Nous sommes en politique et nous nous connaissons très bien ici. Moi, je n’en suis pas à mon premier mandat de député. L’Assemblée nationale a toujours connu des bagarres. Un député a été battu ici et traîné dehors devant mes yeux. En 2018, Mame Diarra Fam a été agressée ici, personne n’a pipé mot. Une jeune femme journaliste du site Buur news a été tabassée à la place de l’Indépendance, personne ne l’a dénoncé », a lancé Barthélémy Dias qui dénonce une justice à deux vitesses. « Ceux qui pensent pouvoir profiter de cette affaire Amy Ndiaye pour arrêter des députés, se trompent lourdement.
Vous pouvez essayer, mais ne venez pas dire que vous n’avez pas été avertis », peste-t-il. D’après le bouillonnant socialiste, c’est le règlement intérieur de l’Assemblée qui lie le député en session. Par conséquent, « deux députés peuvent se battre jusqu’au sang, le procureur de la République ne pourra rien y faire ». « A travers le monde, il y a des députés qui se battent, qui échangent des coups de poing jusqu’à effusion de sang, mais il y a jamais d’arrestations. Nous sommes protégés pendant la session par une immunité parlementaire et par le règlement intérieur », a-t-il estimé.
Revenant sur le film de la violente agression, Barthélémy Dias a déclaré : « Sur la vidéo, on a vu un député descendre et aller mettre une claque à son collègue. Ce n’est pas une première. Mais, tout le monde sait c’est quoi une arme. Si un député entre à l’assemblée avec une arme, le procureur peut s’auto-saisir. Qui a lancé une chaise à ses collègues? J’invite les journalistes à exploiter les vidéos.
Une certaine presse veut nous faire croire qu’une députée a été délibérément agressée. Est-ce ce que c’est la première fois ? Il n’y a jamais eu de poursuites ». Dias-fils est convaincu qu’il y a des gens qui cherchent à domestiquer l’Assemblée. « On ne l’acceptera pas. Nous refusons de nous aplatir. Nous n’accepterons pas l’injustice qu’il y a dans cette assemblée. Le procureur n’a absolument pas à se mêler de cette histoire. Il n’a qu’à aller s’occuper de l’affaire François Mancabou, de l’histoire de Fulbert Sambou… », fulmine-t-il.
Députée de la coalition Benno bokk yakaar, Amy Ndiaye Gniby a été violentée ce mercredi 30 novembre lors du passage du ministre de la Justice. Ses bourreaux présumés lui reprochent d’avoir tenu des propos irrespectueux à l’endroit de Serigne Moustapha Sy, le guide des Moustarchidines et responsable moral du Pur (Parti de l’unité et du rassemblement). La parlementaire qui est en état de grossesse, risque l’avortement. C’est ce que révèle le certificat d’hospitalisation fourni par la maternité de l’hôpital Principal de Dakar.