Les scènes de violences notées ces derniers jours à l’Assemblée nationale font réagir Abdoul Mbaye. Dans une note, l’ancien premier ministre soutient qu’à » défaut de mieux les choisir, formons donc nos députés ».
S’agissant de l’acte des deux députés de l’opposition qui ont infligé de coups à la députée Amy Ndiaye Gniby, Abdoul Mbaye s’indigne. « Je ne puis tolérer la violence d’une gifle à une femme, en espace privé ou en public. »
Mais au-delà de ce grave incident, il est essentiel, selon le leader du Parti Alliance pour la Citoyenneté et pour le travail (Act) » que les députés prennent enfin conscience de leur rôle et du contenu du mandat qui leur a été confié. Un député est un député du peuple ; Il est donc représentant de chaque citoyen à travers son activité de contrôle de l’action gouvernementale et du vote des lois. Que ce dernier soit citoyen d’en bas ou d’en haut, qu’il soit chef religieux ou talibé, le député lui doit respect. Il est totalement inadmissible qu’il profite de la tribune offerte par l’Assemblée nationale pour l’invectiver ou l’accuser de quoi que ce soit en son absence. »
Il ajoute: « le député a pour interlocuteurs ses collègues présents dans l’hémicycle et les représentants du Gouvernement. Comment peut-on concevoir que, pour faire plaisir à son chef politique, il s’en prenne à un autre leader politique non député, non membre du gouvernement ? Qu’il attende donc pour ce faire une réunion politique de son parti ou de sa coalition !
La députée qui s’est laissée aller à ce grave dérapage ne sait manifestement rien de son rôle et encore moins de son importance. Elle me semble persuadée de devoir sa présence à notre Assemblée nationale à son chef politique, et d’être tenue de tout faire pour la mériter. »
Il est temps, en conclut Abdoul Mbaye » pour l’électeur sénégalais de mieux choisir ses députés. Il est impératif que ces derniers soient conscients de leur rôle, ou qu’ils le deviennent par une formation rapide en sciences politiques et en droit dispensée avant l’ouverture de la première session d’une législature nouvelle. A défaut, notre démocratie se heurtera longtemps à des limites objectives qui la condamneront à être fausse démocratie ou molle dictature, et toujours lieu d’injures, de gifles et coups de poings à la place d’arguments et de débats féconds. »