Le mystère demeure au grand dam des ressortissants des îles Bliss Kassa, après la disparition de l’Adjudant-Chef de la Gendarmerie Didier Badji en service à l’Inspection générale d’État (Ige) et du Sergent Fulbert Sambou de la Direction des renseignements militaires. Les premiers éléments de l’enquête révèlent que la disparition des susnommés a été signalée dans la soirée du samedi 19 novembre 2022.
« La géolocalisation des appareils des disparus a permis de les situer consécutivement au niveau des falaises rocheuses du Cap Manuel où ont été retrouvés, par ailleurs, un filet de pêche tendu, des restes d’appât de crevettes ainsi que des chaussures appartenant aux susnommés », a informé le procureur de la République, ajoutant que l’enquête a été confiée à la Brigade prévôtale de la Gendarmerie nationale.
Face à la presse, leurs proches réunis au sein du rassemblement des îles Bliss Kassa à Dakar, de la diaspora, et des îles, a salué « l’auto-saisine » du Procureur qui a déclenché l’enquête avec « la mobilisation » de tous les services compétents de l’État. Cependant, « la communauté demande solennellement à l’État du Sénégal de les édifier sur le sort de leurs frères au service de la République, et de tout faire pour que ces dignes fils leur reviennent sains et saufs. Parce qu’ils subsistent en nous un certain nombre de questionnements légitimes jusque-là non élucidé », note-t-elle dans sa déclaration faite ce jeudi 24 novembre 2022.
Leurs questionnements sont les suivants : « comment est-il possible que nos frères disparaissent dans une zone de Dakar censée être la mieux sécurisée sans laisser de traces ? Comment une houle peut emporter en même temps deux insulaires sans leurs effets ? Comment deux soldats en service dans deux corps aussi stratégiques peuvent disparaitre volontairement ? A qui profite les fausses informations distillées à longueur de journée et à quelle fin ? »
Par ailleurs, les membres du rassemblement sont invités à « redoubler de vigilance » et à « rester mobilisés jusqu’au retour parmi (eux) de leurs parents » pour « qu’ils ne deviennent pas les agneaux d’un quelconque sacrifice. »
Le rassemblement n’a pas manqué de lancer un appel à l’ensemble des familles religieuses (musulmane, chrétienne, traditionnelle et coutumière), et à toutes les forces vives de la nation sénégalaise, « à s’impliquer » pour « le retour de ses vaillants fils sénégalais » afin que « nous préservions ensemble ce socle qui cimente notre cher Sénégal avant que le rubicond ne soit franchi. »
Ils ont également souligné que les îles du Bliss Kassa, situées à l’entrée du fleuve Casamance sur la rive gauche en allant vers Ziguinchor, polarisent les îles de Haère, Hitou, Niomoune, Diogué, et Bakassouk. Avant de marteler que « cette communauté, à l’instar de la communauté Diola est caractérisée par des valeurs de probité morale, de loyauté, d’honnêteté, du sens élevé de l’honneur, de retenue et surtout du respect des Institutions et de la sacralité du secret. Ce sont lesdites valeurs qui ont (d’ailleurs) retardé leur face-à-face avec la presse nationale. Car nous attendions, d’une part, d’avoir assez d’informations, de faire des recoupements nécessaires et d’autre part, d’obtenir l’onction de nos parents et aînés restés dans ces villages avec qui nous sommes très connectés ».