Affaire faux passeports, des gendarmes en prison

par pierre Dieme

Des têtes continues de tomber dans l’affaire de trafic des faux passeports entre la présidence et le ministère des Affaires étrangères. En effet, ce vendredi le tribunal militaire a reconnu plusieurs gendarmes coupables de complicité de faux en écriture.

Le tribunal militaire a rendu sa décision, ce vendredi matin, dans l’affaire de trafic de passeports diplomatiques entre la présidence et le ministère des Affaires étrangères. En effet, le tribunal militaire a reconnu l’adjudant-chef de la gendarmerie, Mamadou Lamine Ba, en service à la Présidence, Assane Ndione, gendarme en service au niveau du Bureau des passeports diplomatiques du ministère des Affaires étrangères et les autres coupables de complicité de faux dans des écritures privées. Cependant, il a demandé la requalification des faits de complicité de faux dans des documents administratifs en délivrance indue de documents administratifs. Les mis en cause ont été relaxés des chefs d’accusation d’association de malfaiteurs et de trafic de migrants. Pour la répression, ils ont été condamnés à un an de prison ferme.

À noter que lors de l’audience, l’agent judiciaire de l’État avait demandé à ce que les intérêts civils de l’État soient réservés. Parce que, dit-il, « nous ne savons pas le nombre de passeports qui a été donné et le préjudice subi par l’État ». Par ailleurs, les deux gendarmes ont contesté les faits qui leur sont reprochés. À les en croire, ils n’ont rien à se reprocher.

Badara Sambou et Cheikh Ibnou Samb, tous les deux agents au ministère des Affaires étrangères se chargeaient eux aussi de démarcher des candidats. Tous les deux, ils ont pris en charge, notamment, les dossiers de l’ex-miss Sénégal Fabienne Féliho et du défenseur des Lions Kara Mbodji. Ces derniers leur ont versé deux millions et trois millions de francs CFA pour obtenir des passeports diplomatiques. Badara Samb a précisé tout de même qu’il n’était pas agent du ministère. Il était juste un volontaire au service de la communication. « Des gens m’ont contacté pour des passeports diplomatiques et je me suis ouvert à Limamoulaye Seck. Je lui ai soufflé qu’il y’avait la possibilité de se faire de l’argent en délivrant des passeports diplomatiques à des citoyens qui donnaient entre 3, 4 et 5 millions », révèle le prévenu. Ali Ndao, également démarcheur dans cette affaire a permis à Mariétou Ba d’obtenir un passeport diplomatique moyennant 4 millions de francs CFA. Un montant qu’il déclare avoir versé à Limamoulaye Seck après avoir prélevé sa commission de 500 000 francs CFA. Cette dernière entendue par le juge a confirmé les faits. « J’ai payé 4,5 millions à Ali Ndao pour avoir le précieux sésame. Le passeport était en mon nom. Ils m’ont fait passer pour la femme du directeur général de Dubai Port World. Et je vous dis ici que je ne suis pas la femme de ce directeur », a-t-elle déclaré.

Lors de l’audience, la gendarmerie avait plaidé la relaxe pour ses éléments. Le maître des poursuites, pour sa part, a requis l’emprisonnement des mis en causes à un an de prison ferme. Quant aux avocats de la défense ils n’ont pas obtenu gain de cause parce que leurs clients ont été condamnés à un an de prison ferme.

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