Programmé aujourd’hui, jeudi 17 novembre, le marathon budgétaire 2022-2023 risque d’être mouvementé au sein de l’hémicycle et une question se pose alors, la 14ème législature sera-t-elle bien partie pour celle de tous les bras de fer?
Les votes de budget 2022-2023 ne seront pas de l’eau à boire. On risque d’assister à une journée mouvementé au sein de l’hémicycle. Et cela, en raison de la configuration particulière de la présente législature par l’opposition parlementaire sur le démarrage en plénière de l’examen des différents budgets des départements ministériels. Le camp parlementaire opposé à la mouvance présidentielle dispose désormais d’une liberté de manœuvre lui permettant de dédoubler les initiatives parlementaires et de figer ses postures au sein de l’hémicycle. N’en déplaise aux députés du pouvoir en place. La plénière convoquée par le nouveau président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, risque d’en être le grand exutoire.
Quoique les travaux en commission pour préparer le marathon budgétaire ait en fait permis de trouver, tant soit peu, des plages de consensus, relativement à l’adoption de certains budgets de ministères, il importe de relever que moult hypothèques avaient été posées par l’opposition parlementaire pour le démarrage effectif des séances plénières.
A moins d’un revirement tacite et non officialisé des groupes parlementaires Wallu et Yewwi Askan Wi, lesquels avaient fait monter le mercure à l’Assemblée nationale alors même que la législature 2022-2027 en était à ses premiers pas.
En menaçant de « bloquer » l’hémicycle pour diverses raisons. Le groupe parlementaire « Libertés, démocratie et changement » de la coalition Wallu Sénégal avait fait planer en premier le doute sur la session budgétaire dont le démarrage en plénière est prévu ce Jeudi. En effet, dans une déclaration faite le vendredi 21 octobre, le patron du groupe parlementaire Wallu Mamadou Lamine Thiam et ses collègues qui se sont démarqués des orientations du projet de budget 2023 ont exigé la déclaration préalable de politique générale du Premier ministre avant l’examen du projet de budget 2023.
Dans son texte rendu public à la suite de son séminaire organisé le mercredi 19 octobre dernier « pour analyser et passer en revue le projet de budget 2023 », le groupe parlementaire « Libertés, démocratie et changement », avait en effet dit constater « avec stupeur que le projet de loi de finance 2023 du gouvernement du Premier ministre Amadou Ba n’a aucune intention d’abréger les souffrances des Sénégalais ». Avant de fixer comme condition au vote du budget 2023, la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre. Comme cela s’est fait en France, par souci de conformité et de respect de l’institution parlementaire. Il reste maintenant à savoir si les députés de l’opposition vont aller jusqu’au bout de leur logique et entraver d’une façon ou d’une autre le démarrage du marathon budgétaire.
Pour rappel c’est le ministre des Sports, Yankhoba Diattara qui boucle la journée si les parlementaires de la 14ème législature. Il faut dire que l’installation déjà heurtée de la législature en question, marquée par des heures et de heures de confrontations ouvertes entre les députés de l’opposition et ceux du pouvoir, avait annoncé déjà les couleurs. Et le marathon budgétaire, troisième rendez-vous en plénière de la législature issue des dernières élections législatives, semble parti pour faire remonter le mercure à l’Assemblée nationale