S’ENTENDRE SUR LES MAUX
À force de sévir à tort, l’État perd du crédit. Par abus de complaisance partisane, il entretient le doute puis la révolte. La bonne gouvernance se trouve dans la juste mesure : faire respecter les devoirs par une saine jouissance des droits
À force d’user abusivement de certains mots et concepts, on les banalise. On les verse dans le langage commun et, au fil du temps, ils perdent la charge de sacré qui en faisait la force et le mystère. Il en est ainsi, malheureusement, du « Secret défense » dont la seule évocation valait clôture des débats. Fermeture des portes.
Qu’en est-il de nos jours ?
Des informations d’une navrante banalité et, parfois d’un caractère plutôt suspect, tentent de trouver refuge derrière un concept dont la manipulation ne devrait pas être triviale. Ni quotidienne. Et il va falloir siffler la fin de la récréation ! Non pas en s’attaquant aux robinets qui coulent, mais en reprenant totalement la tuyauterie. C’est-a-dire reprendre en mains de manière vigoureuse et définitive les chaînes d’émission, de transmission et éventuellement de diffusion, autorisée et limitée, d’un certains nombre d’informations susceptibles d’être classées « Secret défense ». Et cela est une responsabilité régalienne de sécurité publique. À cet égard, l’Inspecteur du Trésor Mamadou Abdoulaye Sow vient de livrer une réflexion qui devrait susciter…réflexion !
En vérité, l’urgence de rétablir les principes de bonne gouvernance et de respect de l’État de droit revient en priorité à ceux qui sont dépositaires de la légitimité de servir, de défendre et d’illustrer les principes fondateurs de la République. Les fonctionnaires réputés avoir été formés pour cela doivent inspirer respect et…crainte ! Mais lorsqu’ils sont les premiers à transgresser les lois ou tout simplement la bienséance, ils sapent l’aura qui doit, nécessairement, entourer le prestige sans lequel le mythe de la notion d’État tombe en déliquescence. Et c’est alors la porte ouverte à la désobéissance civile puis à l’anarchie ! En vérité, à force de sévir à tort, l’État perd du crédit. À l’inverse, par abus de complaisance partisane, il entretient le doute puis la révolte. La bonne gouvernance se trouve donc dans la juste mesure : faire respecter les devoirs par une saine jouissance des devoirs. En toutes circonstances.
En sommes-nous capables ? That is the question !
Il suffit de regarder autour de soi le comportement de certains agents en uniforme sur la voie publique pour être saisi d’un doute….
Luy jot jotna !