Contre vérité et contre-feu, la bataille à l’hémicycle s’impose

par pierre Dieme

L’arrestation de Pape Alé Niang est scandaleuse. Pour autant, nous ne tomberons pas dans le piège du contre-feu. Dans une démocratie normale, on devait plutôt être en train de compter des démissionnaires, à la suite des différentes révélations.

L’arrestation de Pape Alé Niang est scandaleuse. Pour autant, nous ne tomberons pas dans le piège du contre-feu. Dans une situation normale et dans une démocratie normale, on devait plutôt être en train de compter des démissionnaires, à la suite des différentes révélations. Je m’en limite là. En lieu et place, la machine monstrueuse du régime s’est abattue sur le journaliste. C’est tout ce qu’elle sait faire. Voilà une piètre manière de faire oublier l’objet desdites révélations, orientant ainsi l’opinion sur la demande de sa libération. Je rappelle qu’il y a des règles et des principes qui ne peuvent être querellés par aucune loi, puisqu’ils s’adossent à la Constitution. Le régime cherche la bagarre pour faire oublier mars 2021 et pour neutraliser l’opposition avant le combat ultime contre le troisième mandat. Nous ne devons pas prêter le flanc. Nous avons le contrôle et nous gardons l’initiative. Pas de bataille de rue, mais nous pouvons mener la bataille comme dans une démocratie apaisée sur le champ institutionnel. Le parlement est le terrain tout indiqué pour arrêter les dérives de ce régime finissant. Nous y avons les moyens d’une efficacité tranchante et décisive sans même recourir, dans un premier temps, aux moyens formels de l’action parlementaire.

Pour le moment, une simple déclaration de principe condamnant les dérives et notamment l’arrestation du journaliste Baye Alé devrait suffire. L’efficacité d’une telle initiative est à la fois dans le statut et dans le nombre de signataires de la déclaration. Or, avec les députés de Yewwi, de Wallu et les trois non-inscrits (en comptant l’honorable Député, Madame le Premier ministre Mimi Touré), nous pourrons compter 83 signataires qui constituent une majorité parlementaire confirmée. Celle-ci pourrait à défaut d’une oreille attentive, prendre une autre initiative formelle et handicapante pour le gouvernement. J’entends souvent dire qu’en cas de telles initiatives, le Président pourra utiliser ses pouvoirs exceptionnels. Que nenni ! Cela n’est que tromperie. En effet, la mise en œuvre des pouvoirs exceptionnels renforce les pouvoirs de l’Assemblée nationale et des députés.

PAR MOUSSA TINE

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