Comme ils ont été pitoyables ! C’est le qualificatif qui sied le plus à ce qui s’est passé hier à Dakar et sa banlieue. Apparemment, Oscar Sierra a marqué un grand coup en déjouant l’abîme où comptaient le précipiter sans coup férir les ultras du camp de Papa Roméo. Toutes les activités à l’arrêt, des commerces fermés, des élèves privés de cours avec une ville quadrillée par des forces de l’ordre du désordre plutôt ! comme si on était en guerre.
Et pourtant, la veille de son audition, Oscar Sierra avait demandé à ses militants de vaquer tranquillement à leurs occupations, sollicitant même de ses amis de la coalition Yewwi Askan Wi de renoncer à l’accompagner au tribunal. Rien donc ne motivait ce déploiement ubuesque des forces de sécurité. Rien si ce n’est de faire peur à une population déjà durement éprouvée par la crise. Une ville en état de siège et dont certains endroits étaient interdits aux citoyens. Le domicile de l’ennemi public numéro 1 du pouvoir était inaccessible et des leaders politiques ont été privés de leur liberté de mouvement.
En tout cas, face à un tel déploiement de policiers et de gendarmes, l’insécurité qui règne dans la capitale devrait être un mauvais souvenir. La sérénité de Oscar Sierra contrastait avec les sorties presque incendiaires des éléments du pouvoir qui semblaient avoir la bave à la bouche. En fait pour ces pyromanes, c’est comme s’il avait refusé de répondre au juge. Fort heureusement, Oscar Sierra est resté zen face à la provocation des éléments du camp de Papa Roméo. Que cherchait-on avec l’arrestation de sa garde rapprochée alors qu’il faisait face au doyen des juges ?
Ne pouvait-on pas attendre un autre jour ? Tout concourt à penser que ce qui arrangeait le mieux l’autre camp, c’était de voir le pays à feu et à sang. Mais tout ceci ne serait pas gratuit. Face à un pouvoir empêtré dans des scandales, vous ne pensez pas à un contre-feu autour du contrat d’armement à 45 milliards qui n’a pas fini de révéler tous ses secrets avec cette énorme surfacturation qui profite à une bande de voyous et de voleurs ?
KACCOOR BI – LE TEMOIN