Interdictions de manifs, Limogeages, arrestations: Le troisième mandat, un sujet tabou !

par pierre Dieme

Ils sont deux membres du mouvement Y’en a marre à avoir été arrêtés hier pour des activités sur la Vdn liés au troisième mandat. Le mouvement, qui a inventé le concept nouveau « BU KO SAX JÉEM » (que çà ne te tente même pas), souhaitait ainsi commencer la sensibilisation des populations sur cette problématique qui secoue la sous-région, le Sénégal y compris. Avant eux, des chanteurs africains qui souhaitent, en intelligence avec la Société civile, organiser un concert dans un hôtel de la place ont vu leur manifestation interdite.
Sans coup férir. Bien sûr, des proches du Président ont été limogés pour avoir dit qu’il n’y a pas droit. Et ceux qui veulent entrer en conflit avec lui agitent cette question, y compris dans son propre camp. La preuve, le cas Aminata Touré et certainement celui de l’ancien Directeur de Dakar Dem Dikk qui, lorsqu’il s’est senti à l’étroit dans la collaboration avec la majorité, a agité cette question tout en connaissant les conséquences qui allaient en découler. Tout pour dire que tout se passe comme si cette question du troisième mandat était un tabou au Sénégal.

On n’en parle pas. Oh que si, on en parle ! Mais juste pour dire que le Président y a droit. Si vous dites le contraire, la colère du Grand Manitou s’abattra sur vous. Une erreur d’approche et de stratégie. Car, on peut comprendre que Macky ne veuille pas, outre mesure, s’épancher sur cette question pour des raisons qu’il a eu à avancer. Mais, s’il doit interdire à ses proches d’en parler, il doit le faire entièrement en évitant de protéger certains et de sanctionner d’autres. C’est cela qui pose problème.

Ceux qui disent ‘’oui’’ s’en sortent bien et ceux qui disent ‘’non’’ sont sanctionnés. Or, quand on dit qu’il ne faut pas parler d’une question, le blackout doit être total, général et impersonnel. L’autre préoccupation que nous avons est que Macky peut interdire à ses proches d’en parler mais il ne peut pas le faire pour les politiques, la société civile et la population. Les gens ont parfaitement le droit de montrer leur hostilité au troisième mandat et de le manifester comme d’autres sont aussi fondés à le défendre.

Arrêter des gens, licencier d’autres et interdire des manifestations dans ce sens est un abus d’autorité évident et relève d’une paranoïa mal placée. Car, quand une question relève de la bonne santé de notre démocratie, elle interpelle tout un chacun et aucun citoyen ne devrait s’abstenir d’en parler. Tenter d’imposer l’omerta, c’est se tromper d’époque.

Assane Samb

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