Au troisième jour de sa tournée dans le département de Mbour, le leader du parti Pastef était hier dans les communes de Popenguine et de Sindia
Au troisième jour de sa tournée dans le département de Mbour, le leader du parti Pastef était hier dans les communes de Popenguine et de Sindia. Ousmane Sonko et son staff ont pu se rendre notamment à Popenguine, à Kiniabour et Gandigal, dans la commune de Sindia.
Ces deux communes de Popenguine et de Sindia comme celles de Joal – Fadiouth et de Malicounda sont encore dans le giron de la mouvance présidentielle en dépit de la percée remarquable effectuée aux dernières législatives par la coalition Yewwi Askan Wi dont la locomotive est le parti Pastef. Une manière pour le chef de l’opposition de ratisser dans ces secteurs en vue des échéances électorales en vue, de la présidentielle de 2024 notamment.
La commune de Sindia accueille Ousmane Sonko
Peu avant l’étape de Popenguine, le leader de Pastef avait entamé sa 3ème journée de sa tournée politique «Nemmeeku Tour» avec des visites dans la commune de Sindia. Gandigal, mythique village implanté au début des années 1900 par Serigne Madiagne Diagne, disciple et compagnon de Serigne Touba, a reçu la première étape de la journée du « Nemmeeku Tour ». Accueilli chaleureusement par les populations, Ousmane Sonko a eu des entretiens fructueux avec les notables et religieux de la localité. Malgré son âge très avancé et sa santé fragile, le patriarche du village, Baye Cheikh Diagne, a tenu à échanger en tête à tête avec son hôte du jour. L’érudit et fils du fondateur de la localité, Serigne Madiane Diagne, a formulé des prières pour son hôte. L’imam ratib de la grande mosquée, Serigne Modou Mourtada Diagne, et Mansour Faye, imam de Gandigal sérère ont aussi reçu la délégation du célèbre opposant. A Tene Toubab, village carrefour et centre rural de la zone, les populations ont accueilli la délégation de Pastef avec beaucoup d’enthousiasme. Le coordonnateur local des jeunes a informé Ousmane Sonko des difficultés qui gangrènent le village et les localités environnantes. L’imam Habib Mbengue et Bouna Guène, le chef du village de Tene Toubab, ont reçu à leurs domiciles respectifs celui qui est également le maire de Ziguinchor et sa délégation.
L’étape de Kiniabour 2, village situé à quelques encablures de Popenguine, a été l’occasion pour le principal adversaire actuel du président Macky Sall d’échanger avec les populations des questions liées à l’exploitation des ressources naturelles, l’agriculture et la spoliation foncière. Cette dernière cristallise de nombreux conflits dans la zone. Saliou Ngom, coordonnateur de Pastef à Kiniabour, a abondé dans le même sens en parlant des difficultés auxquelles les populations sont confrontées. Il a aussi mis l’accent sur les problèmes d’accès à l’eau potable malgré la construction de deux forages dans le village.
Une démarche qui commence à porter ses fruits
Cette démarche de proximité du leader de Pastef commence à porter ses fruits car lundi, à l’étape de Malicounda, le maire de Ziguinchor a fait une belle prise en parvenant à décrocher un responsable du mouvement Agir de Thierno Bocoum. Mamadou Dia, qui était lors des locales de janvier dernier la tête de liste majoritaire de la liste Rewum Ngor de Thierno Alassane Sall, a décidé de rejoindre le camp de Pastef après avoir quand même cheminé avec la coalition Yewwi Askan Wi aux législatives.
Il faut mettre dans ce registre le retour de l’ancien adjoint au maire de Mbour, El Hadj Ndiouga Dieng, qui en 2021 avait annoncé et officialisé son adhésion à Pastef, entraînant une réaction timorée de certains « cadres » du parti qui n’avaient pas caché leur désaccord par rapport à l’arrivée de ce «monstre» politique local qui avait pris cette décision selon eux uniquement par «opportunisme». Ce qui a fait que depuis lors le président de l’ONG islamique Aercsi avait dissout son nouvel élan «béni» par Ousmane Sonko.
Ce mercredi, le leader de Pastef et son staff continueront leur périple dans le département de Mbour.
Après le tumulte du premier jour, notamment les jets de gaz lacrymogènes sur le cortège de Sonko à Joal, dimanche, et la tension palpable le lundi avec le déploiement excessif de policiers et de gendarmes aux trousses du leader de Pastef, le dispositif a été presque lève hier (mardi) au grand bonheur des populations qui estiment que l’attitude du pouvoir face au chef de l’opposition procèderait d’un désarroi de fin de règne.
Etienne Ndiaye, Correspondant permanent à Mbour