La fronde de Mimi Touré contre la mouvance présidentielle risque de coûter cher à beaucoup. Des personnes connues ou perçues comme étant proches ou sympathisants de l’ancienne Première ministre vont perdre leur poste dans les prochains jours
La révolte de Mimi Touré expose dangereusement tous ses proches. Ceux qui sont connus ou qui ont exprimé de la compréhension ou de la sympathie par rapport à l’attitude de l’ancienne Première ministre courent le risque de perdre bientôt leur poste.
La fronde de Mimi Touré et sa stratégie de défiance envers le camp présidentiel vont coûter cher à plusieurs personnes. Des personnes connues ou perçues comme étant des proches ou des sympathisants de l’ancienne Première ministre et membre éminente de l’Alliance pour la République vont perdre leur poste dans les jours à venir. Le Président Macky Sall est en train de finir la confection d’une liste d’un certain nombre de cadres de l’appareil d’Etat, sur lesquels le couperet du limogeage va tomber incessamment.
Le chef de l’Etat a obtenu des informations selon lesquelles ces personnes voulaient, au sein de l’appareil d’Etat -aussi bien dans les cabinets ministériels, au Palais, dans des agences nationales que dans plusieurs autres structures de décision-, alimenter la députée dissidente en informations de manière à fragiliser le camp du Président. En fait, Mme Aminata Touré, de la même manière qu’elle avait fait au Conseil économique, social et environnemental (Cese), avait posé les bases d’un Etat-major virtuel qui lui aurait permis non seulement de continuer à s’informer sur les affaires de l’Etat, mais même de tenter de les orienter dans un sens qui serait favorable à ses intérêts. Il se dit même dans les cercles du pouvoir, que c’est l’une des raisons qui ont dissuadé le Président Macky Sall de la soutenir pour la présidence de l’Assemblée. Le chef de l’Etat et ses proches craignaient de la voir remettre en place une autre armée mexicaine à sa solde, qui n’aurait été là que pour préparer et servir son agenda personnel.
Cela avait d’ailleurs inquiété des députés de son parti, qui avaient fait savoir au président de l’Apr, qu’ils ne se sentaient pas enthousiasmés par l’idée de voir Mimi Touré monter au Perchoir de l’Assemblée nationale.
Avec sa rébellion ouverte, Mimi Touré a fini d’exposer toutes les personnalités proches du pouvoir, qui ont semblé sensibles ou qui ont déclaré soutenir ses prétentions et voulu la défendre. Il ne faudrait pas s’étonner de voir, au fil des communiqués du Conseil des ministres, au titre de mesures individuelles, que des changements sont opérés dans plusieurs structures de l’Etat. Même si elle ne suscite pas beaucoup d’enthousiasme de la part de ses anciens camarades de parti, l’ancienne Envoyée spéciale de Macky Sall avait tout de même ses obligés. Et pour ceux-là, risque de venir le temps de manger leur pain noir.
Mohamed GUEYE