Eaux stagnantes, voirie dégradée, crevasses, et autres nids-de-poule causés par les fortes pluies
Le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, particulièrement ses services d’exécution de travaux publics que sont l’Agence de gestion des routes (Ageroute) et le Fonds d’entretien routier autonome (Fera), et des municipalités ne devraient pas chômer au sortir de l’hivernage 2022 dont la météo annonce la prolongation jusqu’à mi-octobre, au moins. En plus d’être inondées, les fortes pluies enregistrées sur le territoire national ont dégradé ou accentué la dégradation de nombreuses routes et rues (bitumées) de Dakar et de plusieurs localités. Ce qui devrait constituer de nouveau chantiers (pour Ageroute et Fera) à intégrer dans leurs programmes. En attendant, entre eaux stagnantes, crevasses, grand trous et autres nids-de-poule, les usagers qui souffrent le martyr sur ces voies impraticables et cauchemardesques qui endommagent nombre de voitures, doivent prendre leur mal en patience.
L ’hivernage très pluvieux de cette année 2022 n’a pas fait que de heureux. Contrairement aux paysans/ agriculteurs qui attendent de bonnes récoltes et les éleveurs qui disposent de suffisamment de pâturages pour la bétail, un peu partout à travers le pays, les fortes pluies, en plus des inondations et leur corollaire dans de nombreuses localités, ont causé ou accentué, c’est selon, la dégradation de la voirie dans beaucoup de localités et grandes villes notamment Dakar. Dans la capitale sénégalaise, principalement au niveau de la banlieue, plusieurs rues et routes principales bitumées sont cahoteuses ou presque impraticables. La pression des voitures et autres cars et gros porteurs sur ces chaussées constamment inondées a causé des nids-de-poule, des crevasses, de grands trous couvrant parfois toute la largeur de la route, par endroits, surtout au niveau des points bas où stagnent des eaux de pluies plusieurs jours. Une dégradation qui s’accentue de jour en jour, causant du tournis aux usagers et autres automobilistes qui procèdent par des contournements et de grands détours pour se frayer des passages. Leurs calvaires, c’est aussi des voitures qui tombent régulièrement en panne, avec souvent des organes (des véhicules) qui sont endommagés. Le mal est d’autant plus profond que certains automobilistes confient : «pour passer la visite technique, on est obligé de dépenser beaucoup d’argent pour la révision du véhicule. Mais, malheureusement, au sortir du contrôle technique, on retombe en panne, à cause de l’état de délabrement de ces routes. C’est un véritable clavaire que nous vivons».
ETAT DESASTREUX DES ROUTES A PETIT-MBAO : LE CALVAIRE DES USAGES !
Cet état calamiteux des routes est un dénominateur commun à plusieurs quartiers de la banlieue dakaroise. Seules les voies en pavé résistent encore à la furie dévastatrice des eaux de pluie. A titre d’exemple, et depuis maintenant plusieurs années, c’est un problème récurrent à Petit-Mbao. Ici, la dégradation des routes est une réalité et cela persiste de jours en jours. Ce cancer qui gangrène la voirie de la localité ne semble pas prêt à être éradiqué. Si ce n’est la faute des gros-porteurs (véhicules poids lourds, de transport de marchandises et autres engins des unités industrielles implantées dans la zone), un travail mal fait ou fait à la hâte, c’est à cause des fortes pluies qui s’abattent que la chaussée se dégrade.
Situé entre Fass-Mbao et Keur Massar, dans la banlieue dakaroise, Petit-Mbao est comme oublié, selon des habitants rencontrés au niveau de l’arrêt de bus. Ici, une seule route mène à l’intérieur de la localité. Et pour s’y rendre, il faut recourir à des «clando» (diminutif de taxis clandestins, aussi appelés taxis de banlieue) qui assurent le trafic. Malheureusement, à cause d’une route délabrée et entrecoupée par des eaux stagnantes, certains chauffeurs préfèrent garer leurs véhicules, au risque de se retrouver au garage, du fait des pannes récurrentes et des frais exorbitants pour la réparation. Seuls quelques chauffeurs s’y aventurent.
Conséquence, le prix du transport est doublé. Ousmane, chauffeur de «clando», s’explique : «c’est le seul métier que j’exerce depuis toujours ; donc je prends le risque». Il pointe du doigt une usine implantée surplace qui déverserait ses eaux sur la route, en plus de fortes pluies. «Ce que vous voyez sur la route, ce n’est pas uniquement de l’eau de pluie», affirme le jeune homme. De leur côté, les clients trouvés sur place préfèrent attendre un minibus de la seule ligne qui passe par ici que de payer un double tarif dans les «clandos». Le souci, c’est qu’ils vont devoir attendre 30 à 40 minutes avant l’arrivée de celui-là.
Contrairement à ces usagers, Sidy, lui, est dans une situation plutôt critique ; sa voiture se retrouve coincée dans les eaux. Il n’a pas voulu avancer sur les détails, il a juste prononcé cette phrase : «elle s’est éteinte», avec un visage inquiet sûrement à cause des jours qu’il va devoir attendre avant de recommencer à travailler. En effet, ce qu’il faut retenir c’est qu’au niveau de l’arrêt de bus de Petit-Mbao, de l’entrée du quartier à partir de la route nationale (vers le Centre équestre) en passant par l’usine indexé par Ousmane, le chauffeur de «clando», jusqu’au marché, la voie est partout traversée par les eaux, faisant du trafic un vrai calvaire aussi bien pour les clients que pour les automobilistes. D’ailleurs, même la route nationale n’est pas épargnée par cette situation de délabrement des chaussées. A causse des fortes pluies et leur impact, la nationale aussi donne du tournis aux automobilistes et autres usagers. C’est le cas à plusieurs endroits sur le tronçon qui va de Keur Mbaye Fall à Rufisque. Sans compter les désagréments causées par les travaux en cours dans cette vieille ville et à hauteur du km18 (à hauteur des Ics) et de tableau Tivaouane.
KEUR MASSAR PAS MIEUX LOTI, TOUT COMME LA NATIONALE
Le constat est également le même un peu partout à Keur Massar, épicentre des inondations ces dernières années, où aucune route ou rue bitumée ou presque (celles en pavé n’étant pas très affectées) n’est sortie indemne de l’effet dévastateur des fortes pluies de cette année. En atteste la principale voie, la route des Niayes, qui est impraticables à plusieurs endroits entre le rond-point du marché et le cimetière de Keur Massar Vilage. Pis, cet état de la route est grandement à l’origine des embouteillages monstres déplorés tous les jours sur cet axe. Quid de la grande voie de la cité Sotrac, boudée pendant plusieurs semaines par les automobilistes, toutes catégories confondues, et du bassin formé à l’entrée de la route de la case des tout-petits etc.? Parfois, des populations notamment des jeunes remplissent ces nids-de-poule de gravats, pour améliorer la circulation. Une solution qui ne tient que le temps d’une rose, face à la pression et la densité du trafic surtout sur la route des Niayes menant vers le Lac Rose, et qui finit par accentuer l’ensablement des routes.
Adja Ndeye LISSA GADIAGA & ID