La colère est bien montée ces jours-ci dans plusieurs secteurs. La période est marquée par la multiplication des mouvements de protestation qui viennent rappeler le malaise profond dans lequel se débattent les travailleurs.
La colère est bien montée ces jours-ci dans plusieurs secteurs. La période est marquée par la multiplication des mouvements de protestation qui viennent rappeler le malaise profond dans lequel se débattent les travailleurs. Si certains réclament le paiement de leurs salaires, d’autres exigent la revalorisation de leurs salaires ou le paiement de la prime interne, entre autres.
Il suffit d’un coup d’œil pour voir les mouvements de protestation qui mettent en lumière les difficultés dans certaines structures ou qui paralysent régulièrement des secteurs. Le mécontentement des travailleurs du Groupe La Poste, des universités et du secteur primaire reflète cette tension difficile à apaiser en ces temps d’envolée de prix des produits de consommation.
A commencer par les travailleurs du Groupe La Poste dont la mobilisation ne faiblit pas depuis quelques temps, pour dénoncer la mauvaise gestion de leur structure. Hier, mardi 11 octobre, alors qu’ils protestaient devant les locaux de La Poste, contre les arriérés de salaire et la non-disponibilité des avances d’ouverture scolaire, les travailleurs ont été l’objet de tirs de grenades lacrymogènes par la Police appelée à disperser leur sit-in. Une vive tension a régné aux abords pendant quelques heures et des barricades de pneus ont été érigées. Au cœur des revendications : le paiement de leurs salaires et pensions. Les travailleurs dénoncent aussi la suppression des acquis, entre autres. «Ce sit-in marque la fin de la récréation. Il va décréter la rébellion des postiers face au silence coupable de l’Etat qui est complice de cette situation qui est en train de se dessiner et qui n’a pour but que de créer un sentiment de rejet des populations envers La Poste(…) Aujourd’hui, l’Etat a laissé faire. Il a parrainé la mal gouvernance qui sévit à La Poste», a déclaré le secrétaire général des travailleurs de La Poste et des Télécommunications, Ibrahima Sarr. Autre secteur en ébullition, c’est bien celui de l’enseignement supérieur.
En effet, depuis quelques jours, les universités publiques sénégalaises sont paralysées. Pour cause, l’intersyndicale du personnel administratif, technique et de service (PATS) est en grève pour exiger l’application des augmentations de salaire, à l’image des autres corps éducatifs, le statut du PATS et l’indemnité de logement. Avant-hier, elle a décrété un nouveau mot d’ordre de grève de 48 heures renouvelables. Elle devrait d’ailleurs rencontrer le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Pr Moussa Baldé hier, mardi 11 octobre.
La mobilisation fait aussi l’actualité dans le secteur primaire (Syntras, Sytrapas et Snte). L’intersyndicale des travailleurs de la pêche, de l’agriculture et de l’élevage a décrété un nouveau mot d’ordre de grève de 48 heures renouvelables. Elle exige le paiement de la prime interne. Une marche nationale est d’ailleurs prévue ce vendredi 14 octobre à Dakar. Les travailleurs annoncent ainsi la suspension des inspections du week-end au Port, à l’aéroport, dans les quais de pêche, la rétention des informations administratives, le boycott des examens et concours des Centres de formation technique…
Mariame DJIGO