Les prochaines semaines risquent d’être mouvementées dans le secteur de la ferraille où les relations entre les brocanteurs et récupérateurs sont de plus en plus difficiles.
Les ferrailleurs, brocanteurs et récupérateurs annoncent une marche pour dénoncer la concurrence déloyale des industriels en connivence avec les exportateurs. Ils ont tenu un point de presse pour annoncer leur programme etlancer un appel au nouveau ministre du Commerce
Les prochaines semaines risquent d’être mouvementées dans le secteur de la ferraille où les relations entre les brocanteurs et récupérateurs sont de plus en plus difficiles. Les ferrailleurs, brocanteurs et recycleurs vont descendre dans la rue le 18 octobre prochain pour dénoncer des pratiques dites déloyales des industriels et la campagne de diabolisation dont ils font l’objet de la part de ces derniers.
En effet, les brocanteurs dénoncent une violation permanente des conventions en vigueur dans le secteur, par les exportateurs mais aussi une « boulimie insatiable ». Pour faire arrêter la concurrence déloyale des exportateurs dont ils se disent victimes et la diabolisation, les membres de la Fédération des ferrailleurs, brocanteurs et recycleurs du Sénégal (Fnfbrs) invitent le nouveau ministre du Commerce à se saisir très vite de ce dossier afin de faire revenir l’ordre dans un secteur au creux de la vague.
Au cours de leur point de presse, ils n’ont pas raté les deux sociétés qu’ils sont cités nommément et que sont la Someta et Fabrimetal. Ils les accusent d’être à l’origine de la mauvaise passe que traverse le secteur. « La vérité doit être dite à nos gouvernants pour que les mesures adéquates soient prises pour le bien de tout le monde », a indiqué Assane Bissichi, qui a lu la déclaration liminaire. « Les deux industriels que sont la Someta et Fabrimetal dénoncent un déficit de matière causé par l’exportation massive et frauduleuse de la ferraille alors que ce sont ces dernières qui entretiennent les exportateurs », a-t-il dit avant de rappeler que « la majorité des conteneurs destinés à l’export est chargée à l’intérieur de ces deux usines ». Pour le président de la fédération nationale de ferrailleurs, c’est de la ferraille noire dont l’industrie a besoin pour fonctionner.
Par contre, « la fonte est autorisée à être exportée avec une licence », Mais selon M. Bissichi, les industriels leur mènent une forte concurrence sur ce dernier produit qu’ils achètent à un bas prix pour le revendre « avec un bénéficie de 25 mille francs par tonne ». « L’autre problème qui existe dans le secteur est l’absence de statistiques des industriels qui refusent de communiquer sur leur capacité d’absorption », a fait comprendre le président de la Fnfbrs.
Dans ce sens, ils invitent le ministre du Commerce à mettre sur pied une commission mixte pour une inspection exhaustive des capacités des industriels. « Nous demandons à Monsieur le ministre Abdou Karim Fofana de prendre toutes ses responsabilités avant que la situation ne dégénère ».
Afin de se faire entendre, les ferrailleurs sont prêts à utiliser tous les moyens pour faire échec au projet des industriels de les écarter du circuit. Et pour ce faire, ils comptent sur la mobilisation de tous leurs membres le jour J à la Place de l’Obélisque.
Woré NDOYE