Explosion à la Sonacos en 1992, Il était 14 heures à Dakar lorsque, pour une raison encore inconnue, une explosion s’est produite.
Il y a trente (30) ans, le Sénégal vivait, le mardi 24 mars 1992, l’une de plus grandes catastrophes de son histoire. Il s’agit de la terrible explosion lors du transvasement d’ammoniaque d’un camion-citerne dans une cuve de l’usine traitant les oléagineux de la SONACOS à Dakar. L’usine utilisait l’ammoniaque pour enlever une substance toxique (l’aflatoxine) des sous-produits du pressage de l’huile d’arachide.
Il était 14 heures à Dakar lorsque, pour une raison encore inconnue, une explosion s’est produite. Une déflagration qui a dévasté une usine d’arachides, faisant plusieurs dizaines de morts et une centaine de blessés. L’explosion, qui a projeté les débris du camion à plusieurs dizaines de mètres, a tué sur le coup une quarantaine d’ouvriers qui se trou vaient près des cuves et elle a grièvement brûlé ceux qui travaillaient dans les ateliers voisins.
Les secours, relatait les medias de l’époque, ont eu quelques difficultés à s’organiser car les vapeurs d’ammoniac rendaient l’accès au lieu de l’accident impossible, sans masque à gaz. Or l’usine ne disposait pas d’un nombre suffisant de masques pour équiper les premiers sauveteurs. Plus d’une heure après l’explosion, des dizaines de blessés gisaient encore sur place. Aux Sapeurs-pompiers, Policiers et Gendarmes sénégalais se sont adjoints des Sapeurspompiers de l’Armée française basés à Dakar.
Les blessés ont été évacués vers les hôpitaux de la ville de Dakar, le Centre de traumatologie, spécialisé dans le traitement des grands blessés. Trois (03) jours de deuil national ont été décrétés au Sénégal. La radio publique avait, à l’époque, interrompu tous ses programmes après l’explosion et diffuse, depuis l’annonce du drame.
Si le ministère sénégalais de la Santé faisait état, dans le bilan provisoire, de quarante (40) morts et trois cents (300) blessés, d’autres chiffres ont parlé d’un lourd bilan humain de 129 morts et 1 150 blessés, victimes brûlées directement ou intoxiquées par ses vapeurs. Des personnes atteintes de lésions, jugées sans gravité dans un premier temps, développeront un œdème pulmonaire fatal quelques jours plus tard. Selon la presse, des curieux alertés par le bruit de l’explosion et qui se seraient rués vers la zone de l’accident, compteraient parmi les victimes.
Oumar DIAW