Des élèves aux abonnés absents en pleine rentrée scolaire. C’est le constat pour le moins étonnant qui a été fait hier, jeudi 6 octobre, date de l’ouverture des classes.
Le concept «Ubbi tay jàng tay» n’a pas été effectif dans les écoles visitées hier, jeudi 6 octobre, jour de rentrée scolaire des élèves. Aux Parcelles-Assainies, l’école élémentaire publique PAR A de l’Unité 21 et le Collège d’Enseignement moyen (CEM) de l’Unité 18, ont connu une ouverture des classes particulièrement timide, avec notamment la «totale» absence des apprenants. Expliquant le pourquoi d’un tel fiasco, les responsables de ces établissements scolaires publics sont unanimes à relever le fait que le rapprochement entre la date de la rentrée et celle du Gamou, prévue ce samedi ce 8 octobre a contribué à empêcher d’avoir le résultat escompté. Car beaucoup de musulmans sénégalais se rendent dans différentes cités religieuses pour y célébrer cet événement, dédié à la célébration de la naissance du Prophète Mahomet (PSL).
Des élèves aux abonnés absents en pleine rentrée scolaire. C’est le constat pour le moins étonnant qui a été fait hier, jeudi 6 octobre, date de l’ouverture des classes. La formule «Ubbi tay jàng tay» n’est qu’un vain slogan dans les établissements scolaires publics suivis aux Parcelles-Assainies. Des responsables d’administration scolaire ont pointé du doigt le rapprochement entre la date d’ouverture de classe et celle du Gamou, cérémonie consacrée à la célébration de l’anniversaire du Prophète de l’Islam, et qui draine pas mal de fidèles musulmans sénégalais vers diverses cités religieuses du pays, pour expliquer les raisons d’un tel échec. Le Gamou étant prévu ce samedi 8 octobre, soit seulement deux jours après la date de la rentrée. Mouhamed Abdou Latif Seck, le directeur de l’école élémentaire publique PAR A de l’Unité 21 de la commune partage cette idée. «La rentrée est très timide. Ceci est dû au chevauchement avec le Gamou. Peut-être les parents et les élèves sont pris pour cette fête religieuse. C’est en vertu de ça qu’on n’a pas reçu d’élèves du tout, aujourd’hui», regrette-t-il. «Même les enseignants sont au nombre de 7 présentement sur un total de 14. Surtout ceux qui habitent loin, peut-être ils ont eu des difficultés à rallier l’école du fait qu’il n’y a pas de moyen de transport lié au Gamou», poursuit-il, dans son bureau rempli de documents.
«LA DATE EST MAL CHOSIE»
Poursuivant son argumentaire, M. Seck dénonce une date inappropriée. «La date est mal choisie, on ne devrait pas la caler à la veille du Gamou. Le concept de Ubbi tay jàng tay n’a pas été du tout une réalité chez nous. Aucun élève ne s’est présenté. Quelques parents sont venus inscrire leurs enfants, ils sont au nombre de 6 pour le CI (Cours d’Initiation, Ndlr) et une dizaine pour les autres classes», dit-il pour le fustiger. Enseignant de son état, M. Sagna fait état d’une journée «infructueuse», comparée à l’année académique précédente. «L’année dernière, à pareille heure, toutes les classes avaient fonctionné, malheureusement avec le Gamou, on n’a pas vu d’élèves cette année-ci. Nous lançons un appel aux autorités par rapport au choix des dates», souligne-t-il. «JOURNÉEPERDUE» Sous un arbre à palabre, situé dans la cours de l’école, l’instituteur de l’école PAR A dénonce une journée inutile non sans conséquences sur le quantum horaire. «Aujourd’hui, c’est une journée perdue; et ça va se répercuter sur le quantum horaire. C’est malheureux !», regrette-t-il.
Après longue attente à la salle des Professeurs, Priska Yacine Faye, adjointe au principal du Collège d’Enseignement moyen (CEM) de l’Unité 18 des Parcelles-assainies, décide finalement de venir répondre aux questions sur les coups de 13H. «C’est une rentrée très timide, comparé à l’année dernière. Cela pourrait être lié au Gamou», estime-t-elle. Non sans ajouter : «de toute façon, les Professeurs étaient là, ainsi que toute l’administration, sauf qu’il n’y a aucun élève. Les parents viennent à compte-goutte pour inscrire leurs enfants, mais il n’y a pas d’affluence, quoique toutes les conditions soientréunies pour faire du « Ubbi tay jàng tay » une réalité. Les salles de classes déjà sont nettoyées et les toilettes sont propres».
Selon Mme Faye, «au total, 39 professeurs officient au CEM Unité 18, étant composé de 23 classes, réparties de la 6ème à la 3ème ». La rentrée scolaire 2022-2023 des élèves est une catastrophe suivant le concept «Ubbi tay jàng tay».
PAPA MOUSSA CAMARA (STAGIAIRE) ET M DJIGO