Plusieurs directives, zéro application

par pierre Dieme

Lutte contre les accidents de la route, En visite à Tambacounda, après l’accident de Koussanar qui a occasionné 16 morts, le ministre Mansour Faye, a annoncé la tenue prochaine d’un Conseil interministériel

Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, en visite à Tambacounda, après l’accident de Koussanar à l’origine de 16 décès, a annoncé la tenue prochaine d’un Conseil interministériel sur la sécurité routière. Il s’agira de prendre des mesures contre les accidents. Seulement, le constat est que ce ne sont pas des décisions qui manquent. La route a beaucoup tué ces dernières années. Et, à chaque occasion, les autorités brandissent une série de directives pour stopper «l’hécatombe» sur nos routes ; des décisions ou mesures fortes qui disparaissent au fil du temps.

En visite à Tambacounda, après l’accident de Koussanar qui a occasionné 16 morts, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, a annoncé la tenue prochaine d’un Conseil interministériel. Une rencontre de haut niveau qui sera une occasion donc pour l’autorité de prendre des mesures afin de mettre fin aux accidents de la route. Le souhait de Mansour Faye de tenir une rencontre entre les ministres concernés par la question de la sécurité routière, vient s’ajouter à d’autres échanges tenus dans le passée, sans que les accidents ne connaissent une accalmie.

Au-delà d’une rencontre ministérielle, les accidents de la route reviennent très souvent à la table du Conseil des ministres, comme ce fut le cas le mercredi 6 novembre 2019. Le chef de l’Etat, Macky Sall, profitant de la rencontre hebdomadaire avec ses ministres, avait décidé de faire de 2020 l’«Année de la sécurité routière». Mieux, un Conseil présidentiel sur le sujet devrait être tenu la même année. Plus tôt, en mars 2017, lors de son déplacement à Saint-Louis, après qu’un accident de la route eut couté la vie à une quinzaine de personnes, le président Macky Sall avait trouvé que le moment est venu de prendre toutes les mesures pour arrêter l’hémorragie. Il visait principalement l’immobilisation momentanée de tous les véhicules qui ne devraient disposer de visite technique leur permettant de circuler ou de transporter des personnes. Le chef de l’Etat jugeant que les limites en matière de tolérance ont été dépassées.

En plus des post sur tweeter et appels au sens de la responsabilité, le président Macky Sall, a invité, à plusieurs occasions, au respect du Code de la route. Des décisions rigoureuses contre les accidents, c’est également le vœu de l’autorité suprême d’appliquer les permis à points. La mesure, annoncée il y a plusieurs années, soulève des controverses et se heurte à chaque instant au scepticisme des syndicats de transports, obligeants l’Etat à engager des négociations qui retardent toujours l’échéance. Surtout que les préalables à la mise en œuvre et l’effectivité d’une telle mesure salutaire, certes, ne sont pas totalement réunis.

 LES DIRECTIVES DU 9 FEVRIER TOMBEES DANS L’OUBLI

A l’issue d’un Conseil interministériel tenu le 9 février 2017, dix recommandations ont été formulées par le Président Macky Sall. Ces mesures fortes qui devraient «être appliquées sans délai» visaient à «réduire significativement le nombre d’accidents de la route». Il s’agissait, entre autres, de l’immobilisation et la mise en fourrière de tout véhicule en circulation qui n’a pas été présenté à la visite, sans motif valable, à l’expiration de la visite technique. La décision visait aussi les véhicules dont l’état de vétusté menace gravement la sécurité des personnes ou des biens. Cependant, le constat reste le même. Plusieurs années après cette ferme volonté, les vieux véhicules, ceux ne disposant pas de documents nécessaires pour le transport de voyageurs et des carcasses qui supportent difficilement leurs charges, continuent le convoyage de passagers et de marchandises, sans être inquiétés. Dans les interdits de ce Conseil interministériel, il était aussi question que la tolérance zéro soit appliquée contre les surcharges de personnes et de bagages. Il n’en a jamais été le cas, effectivement. L’âge des conducteurs devrait être au moins de 25 ans au minimum pour le transport urbain de passager ou de taxi. Le transporteur/conducteur de véhicule interurbain devrait être âgé au moins de 30 ans. De la même manière, il est formellement interdit la transformation de tout véhicule destiné au transport de marchandises en véhicule de transport de personnes.

A signaler, en outre, que le président de la République insistait beaucoup sur la «tolérance zéro» sur les routes, en demandant l’application rigoureuse d’une politique de sécurité routière garantissant le respect du Code de la route. Il est à déplorer, maintenant, qu’en dépit de ces nombreuses mesures et des engagements de l’Etat, que les accidents soient toujours un épineux problème. Le Sénégal compte chaque année plus de 600 morts et plusieurs milliers de blessés dont certains se retrouvent avec des handicaps à vie, sur les routes, sans jamais avoir de solutions pérennes contre la saignée macabre.

Fatou NDIAYE

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