Sur un air martial, ils nous promettent un gouvernement d’attaque. Reste à savoir qui ils vont attaquer et quel combat ils vont mener et contre qui. Les hommes et les femmes changent mais les slogans creux, eux, demeurent. Des slogans qui ne sont jamais mis en œuvre. Ils ont essayé d’accélérer la cadence, de faire du Fast Track.
De projeter notre pays sur les rails de l’Emergence. Nous sommes toujours là à chercher le diable pour lui tirer la queue. Ce serait illusoire de penser que le combat qu’ils veulent mener consisterait à prendre à bras le corps les problèmes de nos compatriotes qui peinent à faire bouillir la marmite. Des compatriotes pris au collet par l’enchérissement du coût de la vie.
On attendait que l’on donne du sang neuf à un gouvernement extenué à travers l’entrée d’hommes et femmes aguerris et ayant comme seule boussole le travail. On nous ramène une tête qui doit faire face aux réalités de notre administration. Et croyez nous, comme la belle pêche de Père Wade au début de son magistère, celle qu’on nous a ramenés des organisations onusiennes et que l’on présente comme la surprise du Chef va bientôt se sentir très esseulée dans un pays de paradoxes avec ses lenteurs et magouilles administratives.
Et encore, ce que le Chef n’a pu faire en dix ans, comment pourrait-il le réussir en moins de deux ans de la fin de son mandat ? Plutôt d’aller nous trouver des bosseurs et mettre fin à ce débat improductif sur le troisième mandat, il nous ramène des bagarreurs et tripatouilleurs dont l’un traine des casseroles. Bref une opération de recyclage pour faire face à un ennemi que tout le monde connait.
Et accessoirement, nous vendre l’idée d’un troisième mandat que son nouvel homme fort de la Communication avait résumé en peu de mots que voici : « Quand on dit que nul ne peut faire plus d’un mandat consécutif, cela est clair comme l’eau de roche, cela est un problème de français. Ce débat, qui n’a pas sa raison d’être, est entretenu par les rentiers de la tension ». Il soufflera certainement chaque jour cette évidence à l’oreille du Chef à qui son tout nouveau Premier ministre promettait le pouvoir jusqu’à l’horizon 2030.
KACCOOR BI – LE TEMOIN