Madiambal a tort. Il s’est fourvoyé totalement sur le jugement qu’il porte sur le député d’Oussouye. C’est d’une légèreté incroyable d’assimiler ce bonnet et l’accoutrement à la rébellion. Nos amis de Mlomp Kassa et Singalene toujours dans le Kassa s’habillent de cette manière. Ceux et celles qui connaissent les villages de Abbé Diamacoune et le l’honorable député sont entrain de rire sous cape de l’ignorance de Madiambal. Abbé Diamacoune est de Singalene.
Le jeune député est de Mlomp. Ces villages s’habillent de cette manière durant les fêtes (intronisation de anaxan bukut ou bachin, cérémonies funéraires…). Ce bonnet et cet accoutrement dépassent le Kassa et se retrouvent maintenant dans d’autres parties de la basse Casamance, entre la Gambie et la Guinée Bissau voire au-delà. Sékou Sambou s’habillait de cette manière.
Au-delà de l’ignorance coupable de Madiambal, c’est celle de notre méconnaissance collective des expressions culturelles des autres communautés ethniques.
A tous les niveaux. Diamacoune est aujourd’hui une icône de l’histoire du Sénégal. Il faut déconstruire cette peur du rebelle. Avant sa mort, Diamacoune s’est repenti. Même s’il avait continué son discours indépendantiste, il mérite notre respect. Les signes et les symboles sont une science pointue. Ce n’est pas à des ignorants partisans de les interpréter. Ce type d’habillement est juste culturel. Cela n’a rien à voir avec la rébellion. Quand on va en guerre, on ne porte pas ce type d’habit qui t’empêche d’être opérationnel.
Photos : Matar Ndour
Ndukur