Ce n’est assurément pas demain qu’interviendra cette rupture que nous tous appelons de nos vœux. Le chemin à parcourir pour la réaliser nous parait encore long et escarpé. L’image la plus dégradante hier n’a pas été la bataille rangée des députés ou la présence d’un faux parlementaire qui a été démasqué par l’opposition. Encore moins, les pitreries du tout nouvel élu, Guy Marius Sagna, ou le fait d’arme de Barthelemy Dias qui a virilement arraché un micro. Deux hommes qui auraient pu exprimer leurs désaccords avec leurs collègues de la majorité autrement et de façon plus civilisée.
Si c’est cela le comportement de ceux qui nous promettent le changement, alors autant nous laisser avec le Chef ! Non, l’estocade portée à notre démocratie a été de nous ramener à l’année 1962 avec la présence de l’Armée au sein de l’hémicycle. Les images d’hier sont révoltantes pour tous les militants de la démocratie. Pour les citoyens de ce pays tout court ! Un président d’Assemblée nationale élu sous forte escorte des gendarmes, même si ceux-ci n’étaient pas armés, ça fait désordre et tache assurément dans une démocratie, fût-elle tropicale.
Rien que par leur présence, ces pandores ont ôté quelque chose à la solennité des lieux auxquels ils ont donné un aspect martial. Ce ne sera pas non plus demain la fin des méthodes de l’Exécutif consistant à donner des ordres à des députés serviles qui s’exécutent les doigts sur la couture du pantalon. Le Coup de Jarnac fait à celle qui a parcouru le pays pour porter la bonne parole de la coalition Benno Bokk Yaakar et vendre les réalisations du président de la République nous parait immoral. Celle que tout le monde voyait au perchoir n’a assurément pas eu tort de bouder la séance, dénonçant un choix qui privilégie les relations familiales au détriment du mérite militant. Mais puisque que le Chef ne refuse rien à l’élue de son cœur, bonjour la grande pagaille !
Kaccoor Bi – Le Témoin