Les échauffourées lundi dans la banlieue de Conakry un an après le coup d’Etat en Guinée, ont fait dix blessés parmi les forces de l’ordre, dont quatre graves, selon un communiqué du ministère de la Sécurité reçu mardi par l’AFP.Le 5 septembre 2021, le colonel Mamady Doumbouya et ses forces spéciales renversaient le chef de l’Etat Alpha Condé, avant de se faire investir président. La junte a promis de remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans.
Les manifestations, à l’appel du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, visaient notamment à dénoncer la gestion unilatérale de la transition par la junte, l’instrumentalisation de la justice et la répression de la contestation. Elles étaient interdites par les autorités.
Lundi, des heurts avaient mis aux prises manifestants et forces de sécurité notamment sur la Route Le Prince, axe traversant la banlieue de la capitale et théâtre fréquent des confrontations à Conakry.
Le FNDC a dénoncé mardi dans un communiqué l’usage « d’armes de guerre à des fins de maintien d’ordre », « de nombreux cas de blessés par balles » et « des cas d’arrestation arbitraire de nombreux citoyens et militants pro-démocratie ».
Le ministère de la Sécurité a dit que plusieurs manifestants « ont été interpellés pour trouble à l’ordre public », sans donner de chiffres précis.
« Le FNDC réitère son appel incessant à l’ouverture d’un cadre de dialogue sincère et inclusif pour un retour imminent à l’ordre constitutionnel après un an d’arrogance, de tâtonnements et de mépris envers le peuple souverain de Guinée », souligne le collectif.
Après avoir orchestré pendant des mois la mobilisation contre un troisième mandat présidentiel d’Alpha Condé (2010-2021), le FNDC porte à présent la voix de la protestation contre la junte, l’opposition étant considérablement affaiblie.
Cinq personnes avaient été tuées lors de journées de contestation fin juillet, et deux le 17 août.
Deux des leaders du FNDC, Oumar Sylla alias Foniké Mangué et Ibrahima Diallo, sont détenus depuis les manifestations de fin juillet.
AFP