La junte militaire au Tchad a levé dimanche le siège d’un parti de l’opposition qui boycotte un dialogue de réconciliation nationale et a annoncé la remise en liberté de dizaines de ses militants arrêtés depuis quatre jours. Ousmane Sonko s’était ému hier de la situation de son “frère” Succès Masra président du parti tchadien « Les Transformateurs » et membre de l’Inter-Africaine Progressiste qu’ils avaient lancée ensemble à Niamey en 2019.
Le siège du parti Les Transformateurs de Succès Masra, à N’Djamena était encerclé par la police et l’armée depuis jeudi et au moins 84 de ses jeunes militants selon la police –279 selon le mouvement– avaient été arrêtés depuis quatre jours pour « manifestation interdite et trouble à l’ordre public ».
Hier dans un long post sur Facebook, repris par Seneweb, Ousmane Sonko s’était indigné de cette situation vécue par celui qu’il appelle son “frère” : “Depuis trois jours, Succès Masra subit un blocus de l’armée, retranché dans son siège avec une cinquantaine de militants. On leur refuse tout contact avec l’extérieur, y compris avec des médecins, avocats ou journalistes, de même que toute possibilité de recevoir de la nourriture ou des médicaments. En sus, plus de 250 militants ont été arrêtés, des dizaines de blessés par balles réelles. Cette situation est la conséquence d’une panique de la junte militaire installée par la France sous le silence complice de l’Union africaine”. Le candidat à la prochaine présidentielle de 2024 appelait également Mahamat Déby, chef d’État du Tchad, à “cesser les exactions, libérer les détenus politiques et lever le blocus contre Succès et ses camarades”.