La précarité prend de l’ampleur : les ménages n’assurent plus les 3 repas quotidiens  

par pierre Dieme

Dans les différents quartiers de Dakar, la précarité ne cesse de prendre du volume. En vérité, depuis plusieurs années, il est quasi-impossible pour certaines familles d’assurer les trois repas quotidiens. Un mal qui est largement partagé, même dans des quartiers qui étaient réputés « nantis ». Même s’il existe encore des familles qui parviennent à s’en sortir, c’est loin d’être le cas pour une large majorité. Le matin, chacun cherche à s’en sortir. Et, le point de rendez-vous reste le vendeur de café-Touba. Non loin de lui, il y a toujours une femme qui propose pain, omelettes et spaghetti.

Ces vendeurs pris d’assaut, se frottent bien les mains. Et, il est même rare qu’ils donnent à crédit. A midi, au moins, les familles partagent le repas. C’est d’ailleurs le seul de la journée qui réunit tout le monde. Le soir, on reprend les vieilles habitudes. Ce n’est plus le vendeur de café, mais plutôt la vendeuse de bouillie, de couscous (thiéré) et autres. Dès 19 heures, les clients commencent à faire la queue.

Très souvent, ces femmes vendent jusqu’à des heures tardives. Des images qui prouvent à suffisance une précarité qui prend de l’ampleur au sein des familles sénégalaises. Avant, très tôt le matin, les jeunes talibés étaient gâtés. Ils disposaient de pain au beurre accompagné d’une bonne tasse de lait chaud. Ce qui n’est plus le cas. Ces talibés sont actuellement obligés de parcourir de longues distances pour espérer se faire offrir quelques pièces d’argent. A défaut, recevoir quelques morceaux de sucre ou un petit paquet de biscuits.

Ce n’est pas tout. Car, les boutiquiers sont devenus de petits «rois» dans les quartiers. Capables de faire la pluie et le beau temps, tout dépend de leur humeur pour donner un peu de joie à certaines familles. A ce propos, il leur appartient de donner à crédit ou pas, pour permettre à telle ou telle autre famille de pouvoir préparer le repas du midi. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que l’on voit, en certaines occasions, les mairies prises d’assaut parce qu’offrant des kits. Quelques kilos d’oignons, de pommes de terre, une bouteille d’huile et du riz que se disputent des familles entières.  

AM  du Vrai Journal

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