Le séisme consécutif aux résultats des élections législatives du 31 juillet dernier qui ont écorné la majorité parlementaire mécanique du pouvoir en place risque de perturber profondément le fonctionnement de l’Assemblée nationale
Le contrôle du perchoir ne semble pas parti pour être une partie de plaisir pour le groupe parlementaire affilié au pouvoir en place. Pour cause, l’opposition forte des 80 députés de l’inter-coalition Wallu-Yewwi et des deux parlementaires de la coalition Aar Sénégal et du Mpr-Les Serviteurs, en l’occurrence Thierno Alassane Sall et Pape Djibril Fall, entend elle aussi briguer la présidence de l’Assemblée nationale. Surtout que pour cette 14ème législature, elle se retrouve face à une mouvance présidentielle dont la majorité parlementaire ne tient que sur un fil ténu.
Le séisme consécutif aux résultats des élections législatives du 31 juillet dernier qui ont écorné la majorité parlementaire mécanique du pouvoir en place risque de perturber profondément le fonctionnement de l’Assemblée nationale, notamment en sa quatorzième législature.
A commencer par le perchoir qui pourrait connaitre une véritable guerre de nerfs avec l’élection de son titulaire au poste, lors de l’installation prévue le 12 septembre prochain des députés issus du dernier scrutin législatif. Alors que cette élection s’effectuait quasiment de façon mécanique lors des dernières législatures, tant la majorité du pouvoir en place était manifeste, la donne a sérieusement changé pour cette fois.
Le président de la République et son camp qui comptaient disposer d’un effectif assez confortable de députés-maison, afin d’accompagner sans aspérité les politiques publiques lors des deux dernières années du quinquennat se retrouvent, contre toute attente, sans majorité réelle. Crédités de 82 députés seulement contre 125 lors de la treizième législature, le parti présidentiel et ses divers alliés ont été obligés de piocher dans l’opposition pour se garantir une majorité absolue qui ne tient cependant qu’à un fil.
Et c’est l’ancien président de l’Assemblée nationale sous Me Abdoulaye Wade, en l’occurrence Pape Diop de la Convergence Bokk Gis Gis Ligguey, qui lâchera l’opposition pour gonfler les rangs des députés du pouvoir en place. Lesquels passent de 82 à 83 parlementaires seulement, une majorité ténue dans un hémicycle fort de 165 membres. C’est dire à quel point le remplacement de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse de l’Alliance des forces de progrès (Afp) qui a dirigé l’hémicycle pendant 10 années (2012-2022), ne sera pas mécanique pour Macky Sall et son camp.
D’autant que l’opposition forte dans sa globalité de 82 parlementaires, dont les 80 sont de l’inter-coalition Wallu-Yewwi et les deux autres parlementaires de la coalition Aar Sénégal et du Mpr-Les Serviteurs, en l’occurrence TAS et Pape Djibril Fall, se dit déterminée à batailler ferme pour le contrôle du perchoir.
Quelques jours avant l’installation de la 14ème législature, le président Abdoulaye Wade aurait ainsi trouvé celui qui peut être placé à la tête de l’Assemblée nationale. Il s’agirait bien de Mamadou Lamine Thiam, l’ancien questeur de l’Assemblée nationale et mandataire national de la coalition Wallu Sénégal aux Législatives. Une proposition qui aurait été validée par les membres de la coalition en question en faveur de ce parlementaire qui sera cette année à sa quatrième législature.
Du côté de Yewwi Askan Wi, la coalition qui regroupe Pastef-Les Patriotes d’Ousmane Sonko, Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, Pur de Serigne Moustapha Sy et leurs alliés, le temps serait aussi à la concertation ou aux réglages pour la journée cruciale du 12 septembre prochain qui consacrera l’élection du président et/ou présidente de l’Assemblée nationale, l’installation du bureau de cette institution et des commissions parlementaires. Des sièges non seulement juteux mais d’importance politique majeure dans le format de la 14ème législature marquée par le coude-à- coude entre la majorité (83 députés) et l’opposition (82 députés).
Moctar DIENG