Pourquoi tous les efforts de Macky, les Sénégalais souffrent de la cherté de la vie

par pierre Dieme

L’inflation fracture encore plus la société.

Après le Covid, la crise économique frappe au cœur des ménages durement touchés par la cherté de la vie. Et les consommateurs se divisent en deux groupes : les riches, ceux qui n’ont pas de problème de pouvoir d’achat et achètent moins mais mieux. A côté, il y a les revenus modestes et les pauvres.

Et les conséquences sociales seront potentiellement explosives. Car, une grande partie de la société se sentait déjà exclue, n’ayant pas les moyens d’acquérir le panier de biens considéré comme nécessaire pour accéder à un niveau de vie décent.

Malgré tous les efforts consentis par le chef de l’Etat pour soutenir l’inflation, c’est l’économie de la débrouille.

Parmi les mesures prises par le Gouvernement, il y la hausse généralisée des salaires de tous les agents de l’administration.

Pour apporter des solutions à la conjoncture défavorable, le chef de l’Etat a lancé un programme de soutien à la résilience de 542 956 qui ont reçu un cash transfert financier exceptionnel d’un montant de 43,4 milliards de francs CFA. Chaque ménage a 80 000 francs CFA.

Entre autres mesures, l’État a renoncé à 47 milliards de FCFA de recettes pour soutenir le pouvoir d’achat des Sénégalais.

Malgré tous ces efforts pour protéger le pouvoir d’achat des ménages, les prix sur le plan international ont continué d’augmenter. Ce qui grève naturellement le pouvoir d’achat des ménages.

Nous soulignions dans notre dernière édition que notre « Ceebu jeen » national est menacé. Ce plat est devenu inaccessible pour le Sénégalais Lambda et risque de déserter les bols des familles à midi.

Ce qui est désolant, l’Etat est impuissant face aux commerçants et boutiquiers qui pratiquement unilatéralement la hausse des prix.

Ils ont exagérément augmenté le prix de toutes les denrées alimentaires. Par exemple, le kilo d’oignon ou de pomme de terre, qui coûtait entre 300 Cfa et 400 Cfa aux marchés Castors et Thiaroye, est revendu à 1.000 cfa. Pour l’œuf, c’est 125 Cfa voire 150 Cfa l’unité. À prendre ou à laisser ! Le sachet de lait en poudre 500g est vendu à 1.800 Cfa alors qu’il coutait entre 1.250 cfa et 1.300 cf. La bouteille de gaz butane (6 kg), dont le prix officiel est de 2885 Cfa est vendue 3.000 Cfa.

Face à ces hausses exagérées, la population a décidé de se faire justice. Il y a quelques mois, certains habitants de Sacré-Cœur 3 avaient décidé de sonner la mobilisation à travers une pétition visant à déloger tous les boutiquiers de leur quartier.

Aujourd’hui, l’alerte nous vient des quartiers de la banlieue dakaroise où la bombe tarifaire risque d’éclater à tout moment ! Et précisément dans un quartier derrière « Auchan » à Keur Massar où un incident de prix est survenu entre une vieille maman et un boutiquier guinéen qui lui avait revendu un petit sachet de lait en poudre (détail) à 125 Cfa alors qu’il coutait 100 Cfa.

Dans la mêlée des jeunes du quartier sont intervenus pour s’en prendre au boutiquier aux tarifs exagérés. Pendant ce temps, d’autres se concertaient pour planifier des opérations visant à chasser les boutiquiers de leur localité.

Avec cette hausse exagérée, un taux de chômage élevé et une croissance qui stagne, la situation économique fait craindre une crise sociale, d’où des risques d’émeutes de la faim.

D’ailleurs, la flambée des prix alimentaires fait craindre au Fonds monétaire international des « troubles sociaux » sur le continent.

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