La messe est dite. La coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) a remporté les élections locales à Pikine et Abdoulaye Timbo ne sera pas éjecté de son fauteuil, n’en déplaise à son adversaire Cheikh Dieng. C’est la décision de la Cour suprême rendue jeudi dernier. En effet, suite au recours en annulation de la tête de liste de la coalition Wallu Sénégal à Pikine, qui conteste les résultats des élections locales de janvier dernier, la chambre administrative de la Cour suprême, qui a statué jeudi dernier, a rejeté la requête, confirmant ainsi le maire de Pikine dans ses positions.
L’espoir de Cheikh Dieng et de la coalition Wallu Sénégal de reprendre la mairie de Pikine est anéanti. C’est jeudi dernier que tout est tombé à l’eau. En effet, la Chambre administrative de la Cour suprême, qui a statué jeudi dernier sur la requête de la coalition de l’opposition, a rejeté ladite requête. Dans son recours, Cheikh Dieng a relevé, en guise d’argument, qu’il y avait un écart de 295 voix. Ce, en produisant un procès-verbal émanant des représentants de la coalition Wallu Sénégal. Cependant, la chambre administrative de la haute juridiction n’a pas trouvé cela suffisant comme argument.
La «faille» de la procédure
La Cour suprême, pour rejeter le recours de la coalition politique, a invoqué la loi qui dit qu’en cas de contestation, dans le cas d’espèce, pour lui permettre d’apprécier la pertinence des allégations, le requérant doit présenter deux tiers des procès-verbaux des membres, des bureaux de vote ou bien le procès-verbal de la Commission de recensement des votes. Donc le seul procès-verbal de la coalition Wallu ne suffit pas. Auparavant, la Cour d’appel qui avait examiné l’appel de la coalition Wallu avait souligné qu’elle n’avait pas vu l’écart de voix et que le requérant n’a pas produit les deux tiers des procès-verbaux ni le procès verbal de la Commission. En fait, le requérant se devait de faire mentionner ses observations, les irrégularités, dans le procès-verbal de la Commission de recensement des votes. Ce qui conférait une crédibilité à ses allégations ; le cas contraire, la juridiction interpellée ne peut faire autrement que de se fier aux pièces valables qui lui sont présentées. Et dans le cas d’espèce, la Cour suprême, tout comme la Cour d’appel auparavant interpellée, ne juge que sur pièces. Ainsi, Cheikh Dieng pourrait avoir raison mais il ne pouvait pas faire annuler les résultats sur cette base.
Bien heureux les membres de la coalition Benno BokkYakaar (Bby) qui se voient ainsi bien installés et de manière définitive. Car, si le recours de Cheikh Dieng avait porté ses fruits, ce serait un coup de théâtre à Pikine et on allait passer à un recomptage ou même une nouvelle installation de la coalition Wallu Sénégal.
Lors des élections locales du 23 janvier derniers, Abdoulaye Timbo et la coalition Bby étaient en bras de fer avec la coalition Wallu Sénégal qui avait comme tête de liste Cheikh Dieng. Les deux parties criaient victoire chacune de son côté au soir des élections, mais la Commission départementale de recensement des votes avait tranché en déclarant vainqueur Abdoulaye Timbo qui devait entamer son deuxième mandat avec 18 sièges de conseillers municipaux juste devant Wallu Sénégal qui venait en deuxième position et qui avait enregistré 17 sièges. Cheikh Dieng criait ainsi au hold up et avait saisi la Cour d’appel pour contester les résultats, convaincu que c’est lui qui avait gagné. Ni la Cour d’appel ni la Cour suprême ne lui ont donné raison. Cependant, pour les législatives Wallu Sénégal qui s’est alliée à la coalition Yewwi Askan Wi, a battu Bby de Abdoulaye Timbo. Une sorte de consolation pour lui.
Alassane DRAME
Les Échos