En attendant……

par pierre Dieme

Il nous est revenu après quelques jours de vadrouille dans quelques coins du continent africain. Au Mali, on lui a servi du fonio. Une façon de lui rappeler que certains n’ont rien à cirer du blé de l’Europe qu’il était allé quémander en Russie et que l’on peut se nourrir sans mourir de faim avec ce que nous produisons nous-mêmes. En quittant ce charmant pays, il l’avait laissé sans gouvernail. Sans Chef, c’est-à-dire lui, sans président de l’Assemblée nationale encore moins Premier ministre.

Pour les deux postes, les gens de son camp se mènent la guerre. On lui souhaite bien du plaisir pour le choix sans mécontenter personne. Mais nous autres misérables Sénégalais, aimerions bien qu’il s’occupe de nos problèmes existentiels. Surtout de la vie chère. De la hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité. Ses ministres qui sont en vacances ont certainement d’autres tourments que de répondre aux urgences des populations qui sont à la merci des commerçants véreux. Tout est devenu cher. L’oignon dont le prix donne des migraines à nos braves femmes, la farine, le lait, le sucre, l’huile, l’oseille, la tomate fraiche. Tout ! Même les chaussures en plastique font la grimace aux indigents. Et tout se passe dans un pays qui sort d’une élection durant laquelle le pouvoir en place a fait étalage de son opulence.

Les fonctionnaires, retraités et autres chouchoutés à travers une augmentation de leurs émoluments comme si le pays avait subitement commencé à tirer des recettes du pétrole et du gaz qui sentent si fort. Ah, on oubliait les fameux cash transferts destinés à quelques miséreux du pays profond à quelques semaines des élections. Bref, on se fait à l’idée d’un pays aux caisses bien remplies et bien gérées.

Des problèmes vitaux des Sénégalais, personne ne semble s’en préoccuper. On ferme les yeux sur tout. Les inondations qui ont chassé des familles entières de leurs maisons. La hausse des prix. La pauvreté qui étale partout ses tentacules. Une jeunesse désespérée qui se suicide en mer. La fermeture de la principale structure sanitaire du pays. En attendant l’explosion d’une colère collective.
Kaccoor Bi

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