La polémique ne s’estompe pas

par pierre Dieme

La dernière sortie de Doudou Ka, annonçant que l’AIBD a soldé l’ensemble des dettes contractées en 2011 et devant être remboursées en 2029, auprès des partenaires financiers, a suscité beaucoup d’interrogations de la part de certains citoyens

La dernière sortie du directeur général de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) Doudou Ka, annonçant que l’AIBD a soldé l’ensemble des dettes contractées en 2011 et devant être remboursées en 2029, auprès des partenaires financiers, a suscité beaucoup d’interrogations de la part de certains citoyens. Selon certains, l’AIBD serait très loin du compte.

«AIBD est propriétaire entièrement de son principal aéroport pour avoir soldé l’ensemble des dettes contractées en 2011 auprès des partenaires financiers. Les dettes en question s’élèvent à 600 millions d’euros (390 milliards de francs CFA). Elles devaient être entièrement remboursées en 2029. Nous avons pu négocier avec l’ensemble de nos partenaires financiers pour rembourser cette dette sans frais».

Cette annonce du directeur général de l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) Doudou Ka a suscité beaucoup de polémique de la part de certains acteurs. Selon eux la réalité est tout autre. L’Aéroport est «loin d’avoir payé ses dettes».

L’infrastructure reste devoir aux partenaires financiers plus de 100 milliards de francs CFA, rien que pour le financement des projets du Hub aérien. Il s’agit, notamment du Centre de maintenance des avions, du Centre de formation aux métiers aéronautiques, et d’une partie des dépenses relatives à la réhabilitation et à la construction des aéroports régionaux.

Pour d’autres, cette sortie du DG ne concerne en réalité qu’un système mis en place dénommé Redevance de Développement des Infrastructures Aéroportuaires (Rdia) qui a été instituée depuis le 28 février 2005 sous le régime de Me Abdoulaye Wade. En effet, la Rdia est prélevée sur les passagers qui utilisent les aérodromes ouverts au public au Sénégal. L’institution de cette redevance, qui est conforme au document portant politique de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (Oaci), a requis l’adoption d’un décret conformément à l’article 6 de la loi n° 2001-09 du 15 octobre 2001 portant loi organique relative aux lois de finances et au Code de l’Aviation civile du Sénégal.

Cependant, afin de permettre la perception de la Rdia au-delà du 31 décembre 2005, le Code de l’Aviation civile a été modifié par la loi n° 2005-27 du 26 août 2005 et un nouvel article 91 bis relatif à la Rdia y a été intégré. Le code prévoit que le taux et les modalités de facturation, de perception, d’utilisation et de gestion de la Rdia soient fixés par décret pris sur rapport conjoint du ministre chargé des Finances et du ministre chargé de l’Aviation Civile.

En effet, la Rdia est exclusivement affectée au remboursement de toutes les sommes dues en principal, intérêts, commissions et autres au titre des concours financiers contractés auprès de tout établissement financier pour les besoins du financement de la conception, de la construction, de la maintenance et du développement du nouvel aéroport international Blaise Diagne et ce, jusqu’au complet remboursement des sommes dues.

DETTE DE 5 MILLIARDS DE FCFA A SENELEC : L’AIBD DÉMENT

L’AIBD.sa a apporté le démenti aux allégations, faisant état d’une prétendue dette de plus de cinq milliards francs CFA qu’elle devrait rembourser à Senelec. «C’est avec un vif émoi que nous avons pris connaissance de ces informations, qui relèvent d’une tentative de manipulation grossière et scandaleuse de l’opinion et souhaitons apporter des clarifications. AIBD.sa réfute naturellement toutes ces allégations fausses et malveillantes, qui interviennent comme par hasard, seulement moins de 24 heures après la publication de ses bonnes performances», précise la direction générale de l’Aibd.

Selon la même source, il est regrettable des syndicalistes de Senelec puissent confondre des dettes d’une société anonyme à capitaux privés majoritairement étrangers, LAS.sa, concessionnaire et exploitant de l’aéroport de Diass avec celles de la société anonyme détenue à 100% par l’État, AIBD.sa, qui est propriétaire et concédant de l’aéroport AIBD et qui n’a à ce jour, aucune dette envers SENELEC. «C’est comme si on demandait au bailleur de payer les dettes de son locataire. AIBD.sa continuera de travailler avec LAS.sa et SENELEC pour trouver un règlement heureux à leur différend, afin d’assurer la continuité du service public de fourniture d’électricité ainsi que celle de la concession de service public d’exploitation de notre principal aéroport», rapporte la source

Ndeye Aminata CISSE

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