Dakar, une capitale hors norme

par pierre Dieme

Mort d’homme, routes détruites, circulation coupée sur plusieurs axes de la ville, voitures submergées par la quantité d’eau, maisons inondées, quartiers plongés dans le noir, les dégâts sont énormes

La pluie rime avec des désagréments à Dakar. Les fortes précipitations d’hier, vendredi 5 août, ont causé d’énormes dégâts et semé le désarroi chez les habitants. Ce qui a débouché sur le déclenchement du Plan national d’organisation des secours. Cependant, il faut dire que la capitale sénégalaise est au bord de l’implosion à cause de l’encombrement et quelques gouttes d’eau suffisent pour qu’elle soit sens dessus dessous.

Plusieurs quartiers de Dakar se sont retrouvés les pieds dans l’eau à cause des fortes pluies qui se sont abattues sur la capitale sénégalaise hier, vendredi 5 août. Mort d’homme, routes détruites, circulation coupée sur plusieurs axes de la ville, voitures submergées par la quantité d’eau, maisons inondées, quartiers plongés dans le noir, les dégâts sont énormes. Ce qui a rendu difficile la vie aux habitants qui ont eu du mal à se déplacer ou à regagner leur domicile après le travail.

Sur ce, le Plan national d’organisation des secours (ORSEC) a été déclenché sur instruction du Chef de l’Etat, Macky Sall afin de faire face à cette situation. Sauf que c’est un air du déjà vu. Et pour cause, ce scénario se répète chaque année au moment de l’hivernage. Les régimes succèdent mais les mêmes travers surgissent. Chaque année et son lot d’inondations. Toujours des milliards dans les eaux. Les inondations font partie des maux dont souffre le Sénégal depuis 1960. Habitations galopantes, accroissement rapide de la population, constructions de plusieurs étages sans parking, constructions sur les trottoirs, tas d’immondices dans les coins de rue, tuyaux qui déversent des eaux usées sur les rues dans certains quartiers.

Bref, tout ceci fait de Dakar une poudrière extraordinaire. La capitale sénégalaise est atteinte de macrocéphalie urbaine. Un quart de la population vit dans la plus petite superficie du pays 53640 ha, 0,3% du territoire national. Pis, on semble oublier que Dakar est une presqu’île, propice aux inondations. Mais presque, rien n’est fait pour désengorger la ville, notamment pousser les populations à sortir de la capitale. Presque, tout s’y concentre. Parmi les maux qui font du Sénégal un pays hors norme, il y a aussi ces mairies qu’on crée sur une politicienne et qui n’ont pas les moyens de leurs ambitions. Elles sont obligées de privatiser tous les espaces publics un peu partout pour avoir de l’argent. Du coup, rares sont les espaces où les habitants peuvent aller se mouvoir. C’est encore horrible de voir Dakar pendant la période de Tabaski.

Tous les coins de rues sont transformés en enclos de moutons qui changent carrément le visage de la capitale. Sans oublier que Dakar étouffe sous la pollution atmosphérique et les encombrements. Elle est l’une des villes les plus polluées au monde.

Malgré tout, on aspire pourtant à concurrencer Kigali, la capitale rwandaise qui est l’une des villes des plus propres au monde où se tiendra d’ailleurs le prochain congrès de la FIFA. Et dire que c’est le Sénégal qui va accueillir les Jeux olympiques de la jeunesse. Une première en Afrique. Il urge donc de régler cette situation-là. Architectes et Urbanistes n’arrêtent d’ailleurs pas de nous avertir du danger qui nous guette.

Mariame DJIGO 

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