Ce mardi, les agents du Ter porteront des brassards rouges pour protester contre leurs conditions de travail. Au plus haut sommet de l’Etat, l’on essaie de pacifier les relations tendues entre le personnel et la direction de la Seter.
6 mois après sa mise en service, tout ne serait pas sur les rails à la Seter ? Vêtus de tenues de couleurs rouge et blanche, les agents du Train express régional (Ter) seront encore… tout rouges ce mardi. Ils vont arborer des brassards, porter des chemises, des foulards… pour protester contre leurs «mauvaises conditions de travail», le harcèlement moral, la précarité, la «différence» de traitement entre les nationaux et le personnel expatrié. Et un homme cristallise la colère des délégués du personnel de la Société d’exploitation du train express régional (Seter) : Patrick Tranzer, qui a «décidé» de basculer «dans la précarité des jeunes sénégalais sans égard ni raisons professionnelles».
De même, disent les syndicalistes, «il semble établir à la Seter une différenciation de traitement entre les salariés sénégalais qui ne semblent mériter aucun respect et nos collègues expatriés toujours mieux chouchoutés». En guise d’exemple, ils citent le sort d’une employée à la direction du service informatique mise à la porte après qu’on a «mis brutalement fin à son Cdd de 6 mois» et d’un comptable sous la menace d’un «licenciement». «Nous demandons qu’elle soit rétablie dans ses droits conformément à la politique des autorités d’assurer un emploi aux jeunes sénégalais», note le collège des délégués. Alors que le comptable, estiment-ils, serait victime d’un «harcèlement moral depuis bientôt deux mois (…).
Personne n’a cru bon de devoir recueillir ses explications. Ces cas ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Depuis plus de trois mois, les collègues de la Dmsv, Dex, Dmisb et Daf subissent des harcèlements professionnels que le Directeur général exploite à sa guise. Ces mêmes agents se tuent jour et nuit ce malgré les conditions de travail pénibles et risquées qu’ils assument avec courage et abnégation», rappellent les travailleurs du Ter, qui soutiennent que tout le personnel non cadre représentant ¾ des effectifs a été recruté sur la base de 2 Cdd consécutifs avant un Cdi. Pour eux, M. Tranzer veut avoir la main sur le renouvellement des Cdd avec l’absence de Drh.
Abdou Ndéné Sall s’engage
Joint par téléphone dans la soirée d’hier, Abdou Ndéné Sall, voix enrouée après plusieurs de campagne, a posé hier les premiers actes pour apaiser la situation sociale au sein de l’entreprise. Il estime qu’il a rencontré hier le directeur de la Seter pendant «plus d’une heure» pour lui demander des «explications» sur la situation. Selon le responsable de la Senter, il est allé plus loin en saisissant le patron de la Sncf. Car le Ter reste une filiale de la Société nationale des chemins de fer de France. Pour lui, la situation sera évaluée avec l’envoi d’un inspecteur du travail qui «va vérifier tout ça. Si on était saisis avant, on aurait pris les devants». Par contre, l’ex-Secrétaire d’Etat au Réseau ferroviaire demande au personnel de ne pas «outrepasser ses prérogatives» parce qu’il leur est «interdit» d’aller en grève dans leurs contrats.
Pour lui, le Ter, qui compte plus de 900 travailleurs sénégalais contre 16 expatriés, est aussi le «leur» car il sera opéré un transfert de compétence dans quelques années.
D’un coût de 730 milliards francs, le Ter relie Dakar à Diamniadio et dessert 14 gares sur un tracé de 36 km. La deuxième phase, qui va relier Diamniadio à l’Aibd sur un linéaire de 19 km, a été lancée le 6 février dernier. 207 milliards F Cfa vont y être investis. Il s’agit de faire une extension, qui sera au total de 56 km, en deux voies. En plus de la gare de l’aéroport Blaise Diagne, la passerelle piétonne de Sébikotane et les ponts pour faciliter la mobilité, une commande additionnelle de 7 trains sera faite. Les travaux vont durer 17 mois au plus.