Il est parti, l’ami, le frère, le grand intellectuel, le patriote et le généreux. Comme une étoile filante, après avoir essaimé avec plus de trois ouvrages de Droit fiscal, voilà qu’il nous fait ses adieux, sans prévenir et sans crier gare. C’est pourquoi sa mort si brutale nous fait autant mal. En effet, la brutalité de la mort hante les êtres humains depuis si longtemps, au point que Epictète, 6000 ans avant Jésus Christ, nous prévenait, en ces termes : « la mort fait que nous autres êtres humains, habitons une ville sans remparts », c’est-à-dire sans murs.
Abdoul Hamid Fall, Inspecteur des Impôts de classe exceptionnelle, à la fois universitaire et professionnel, Conseiller technique du Directeur général des Impôts et Domaines (DGID), chargé des Réflexions stratégiques et des Problématiques avancées en matière foncière domaniale, fiscale et cadastrale, jusqu’à ce qu’il nous quitte, le dimanche 17 juillet 2022, a fréquenté cinq (05), universités au monde dont Paris 1 Sorbonne, Dakar, Chicago, London of Schools Economics. Il est aussi Docteur en Droit fiscal diplômé de l’Université de Toulouse.
Il a également étudié dans des universités professionnelles comme le Centre d’études financières et professionnelles, le Service universitaire de Évreux, à Rouen et l’Institut des Finances publiques de Poitiers.
C’est ce brillant esprit qui a, au compteur, 34.ans d’administration fiscale, après avoir bouclé tous les échelons possibles qu’un fonctionnaire de la hiérarchie A1 peut atteindre, a été arraché à notre affection.
Compétent, il a été tour à tour, Conseiller fiscal du Président Abdoulaye Wade, mais aussi auteur de plusieurs ouvrages comme il soulignait dans l’ultime interview qu’il avait accordée à https://www.ferloo.com/dr-abdoul-hamid-fall-propose-des-solutions-fiscales-face-a-la-pandemie-de-la-covid-19/, le 5 avril 2021 : « J’ai fait beaucoup d’articles dans des journaux de la place et dans le magazine des Impôts et Domaines du Sénégal. En un moment, j’ai commencé à faire de la recherche et j’ai publié mon premier livre intitulé « le Sénégal à l’épreuve de la réforme fiscale, Tome 1 », préfacé par le professeur Moussa Touré, ancien ministre de l’Economie et des Finances et ancien président de la Commission des Finances de l’UEMOA. Ensuite, j’ai publié le deuxième tome axé sur l’implémentation de la fiscalité en termes de réformes fiscales. Et le troisième port sur la fiscalité dans tous ses états. Pour le reste, je suis associé à l’Université de Dakar et j’enseigne également à l’UCAO et le troisième cycle à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Je suis également membre associé de beaucoup de cabinets dans la zone UEMOA où j’encadre beaucoup de cadres.
Son beau parcours ne surprend personne à part ceux qui ne le connaissent pas, car à l’image de l’embouchure du fleuve Sénégal qui se jette dans l’océan atlantique, dans la ville de Mame Coumba Bang, chez lui, l’enseignement du coran et celui de l’école française se sont très tôt entrechoqués dans sa tête, avant de finir par s’y installer définitivement, et sans heurts. Ce qui explique qu’il maîtrisait le coran autant que la fiscalité.
Telle une étoile filante, Dr Fall, l’un des meilleurs fiscalistes du pays est parti, vite, très vite et a laissé un grand vide pour toutes ses qualités intellectuelles et surtout humaines, car il savait donner, et surtout partager, connaissances intellectuelles et autres biens, avec grand cœur.
Il aimait même le rappeler lui-même, comme dans cette dernière interview accordée au site Ferloo : « Je pense qu’aujourd’hui dans notre métier, il faut savoir partager… »
Enarque, laisse-nous te tutoyer, pour dire à ta famille, Khady Fall, Dr Moussé Fall, Wahab Fall, à Dange, à Anta, ta veuve, au DG à l’ensemble du personnel de la DGID, mais aussi à tes amis, Cherif Bâ, Seydou Bâ et à sa fille, ta filleule, Bachir Diallo, Laurent Sène, Blaise Thurpin, Dr Léopold Gaston Boissy, Birane Diaw, Yves Diaw, Oumar Ndiaye, Oumar Ndiaye Buur, Grand, Grégoire Goudiaby, Dr Yaré Fall, Me Cheikh Wane, Salam Anne, Charles Birahim Gaye, Mactar Diop, Serigne Ousmane Béye, Pr Mody Gadiaga, Nabou, Salif Sakho, Idy Cissé, Ndéye Ngaty, Ndiogou Samb, Ama Diallo, Karim Sarr, Madoki Diop, Moussa Gackou, Kaïré Ndiaye, Jean Marc de Montréal…, aux honorables députés Abdoulaye Baldé, Babacar Gaye et Ousmane Bâ, aux journalistes Alassane Samba Diop, Seni Diop, Pape Alé Niang, El Hadj Talla, Sadikh Top…, à ton fils -que tu aimais plus que tout-, Bass Fall, nous présentons nos condoléances !
Altruiste, bienveillant, clément, désintéressé, dévoué, humain, indulgent, magnanime et noble ont été les caractères qui ont rythmé ta courte, mais ô combien importante et riche vie.
Au nom de tous tes amis qui nous étaient communs que nous avons omis de signaler ici, nous te disons « A Dieu, Hamid », et te confions au Maître de l’Univers qui, nous sommes certains, te couvrira de Ses bonnes grâces, dans les jardins de l’Eden !
Cher ami, repose en paix, dans la terre de tes ancêtres, à Saint-Louis, ville de RELIANCE, -exactement à l’image de l’île connectée au continent de Ndar, par le pont Faidherbe-, mais aussi ville de piété, marquée par le foisonnement religieux et culturel !
Nous n’allons jamais t’oublier ! Attends-nous, au Paradis, là où les âmes des justes jouissent de la béatitude éternelle.
*Ce titre est une reprise d’un article du doyen Moustapha Sène, journaliste émérite qui, à l’occasion du rappel à Dieu de Serigne Abdou Aziz Sy, le 14 septembre 1997, avait barré la Une du journal « Le Matin », par ces mots : « A Dieu, Dabakh ! »
Tes amis Ibrahima MANE et Alassane DIALLO, Journalistes