L’histoire s’accélère à l’approche de la caravane de Yewwi/Wallu de la ville de Agnam. Le tsunami déferle et emporte tout sur son passage. De Demankane à Dagana, le Fouta ne fera pas exception.
Un autre jour pointe à l’horizon. Le soleil brillera sur la sinistre plaine abandonnée des lustres et des lustres. La vérité fera jour.
Le Fouta, un coeur à prendre. Malade de l’indifférence ou de la soumission de ses cadres intellectuels, de la propension ostentatoire de ses nouveaux dirigeants politico-affairistes prêts à alliener les terres, les ressources naturelles aux profits de l’agro-business.
La caravane de Wallu/Yewwi aura l’occasion de décrypter sur les visages alignés le long des routes, le désespoir d’un peuple trahi, mais aussi l’espoir d’une jeunesse consciente aguérrie.
Le Fouta est une mosaïque de cultures, une histoire commune, un métissage éthnique, une société en pleines mutations et en expansion démographique résolument tournée vers le progrès, la démocratie, l’émancipation sociale.
Les préjugés tomberont. Les masques aussi. Le Fouta pour tous, comme c’était depuis le début de son histoire.
Il a sa raison Farba Ngom d’avoir une peur bleue du passage de la caravane Yewwi/Wallu pour ne pas être assourdi par les bruits de ses casseroles, de ses cafards, de ses frasques, de ses complots, de ses milliards, de ses immeubles et de ses terrains.
– 3000 hectares affectés au Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC), sur délibération de son conseil municipal
pour un projet d’un coût global de 100 milliards de francs qui promettait aux jeunes 300.000, à l’eau.
– Aujourd’hui l’accent est mis sur le projet Xeyu Ndaw Ni avec les emplois de l’UCG et du FERA. Des jeunes, de jeunes mères de famille transformés en balayeurs et ballayeuses de la Route Nationale 2 notamment, pour des contrats temporaires de deux ans. Comme si ces jeunes-là ne savaient rien faire d’autre que balayer les rues !
– La destination des logements des cadres et agents de la CSE sur un terrain sis à Agnam Godo reste à élucider d’autant plus que certains se plaignent des tentatives du Farba d’y annexer leurs terrains, et de les presser de les lui céder.
– Farba Ngom, c’est aussi ce braquage forcené et systématique contre Thilogne, commune ville. En effet, toutes les infrastructures administratives normalement dédiées de droit à cette ville (Brigade de gendarmerie, Centre de Formation Professuonnelle, District IEF de Thilogne rattaché à celui de Agnam), sont détournées vers Agnam sous le regard impuissant du maire sortant Sidy Kawory Dia, un larbin totalement dévoué au griot du roi.
– Sans compter l’hôpital qu’il a construit à plus de 2 milliards de francs alors que le Centre de Santé de Thilogne qui couvre 14 villages postes et cases de santé peine encore à réceptionner définitivement son chantier.
Demain, celui qui osait dire dans un Face To Face avec Aïssata Diop Fall : »Jël naa, Jël na », à propos d’histoire de pots de vins entre Thierno Alassane Sall et lui, risque de prendre sa première déculottée dans son propre fief, devant sa femme, ses enfants, ses fans et les populations qu’il fait croire qu’il est encore le Roi Soleil.
Farba Ngom pour tout ceux qui le connaissent, savent que de tout temps il a été un poltron. Cette fougue, cette bestialité dans ces relations avec son entourage, ces prétentions de Lion du Bosséa, ce « fëgg dënn » théatral n’est que pure parodie. Il le doit uniquement à ses positions de pouvoirs.
Qu’il pleuve à Agnam de grosses gouttes d’eau ou de jets de pierres, ce sera tout bénéfique au PROS, sa délégation, sa coalition en ascension libre vers la Présidence.
Il y’a l’usure du temps. Farba à perdu de sa verve. Il ne reste du vieux lion que sa bave et ses griffes estorpiées. Maître Malick Sall, Garde des Sceaux s’est constitué le réceptacle des mécontentements et frustrations des départements de Kanel, Ranerou-Ferlo, Matam.
Et Macky Sall joue de l’équilibrisme sur les deux registres pour tenter de consolider sa popularité et raffermir ses prétentions pour une 3ème candidature.
Conscient de cet équilibre fragile, et de la montée en toute puissance du coriace et jeune nouveau maire de Thilogne, Mamadou Élimane Kane, Farba essayerait de préserver ses forces, plutôt que d’affronter Ousmane Sonko sa caravane et ses militants pour s’éviter d’être écrasé par le rouleau compresseur.
Cette expédition au Fouta, au coeur de Agnam, au delà de lever le tabou sur la réserve naturelle du Fouta attribuée à l’APR, confirmera que ce n’est qu’une vue systémique, réductrice.
Les urnes parleront et traduiront la quintessence du refus du servilisme, de la gabégie et du clientélisme électoral érigé en système de gouvernance.
Demain, Sonko le défiera dans son propre fief, sans qu’une mouche ne vole.
Libre à lui et à ses ouailles, toutefois après le passage de la caravane, de faire comme tous les bons canidés. . .
Bocar Abbaas
199
Article précédent