Que de moments de joie mais éphémères. La tabaski a poussé d’aucuns à des prêts pour faire plaisir à leurs familles. Quelques jours après avoir festoyé, nombreux sont ceux et celles qui vivent un stress créancier.
Que ce fut difficile pour des pères de familles de joindre les deux bouts après la tabaski. En effet, la fête du mouton a juste « crevé » les poches des pauvres gorgorlu, avec les dépenses effectuées. Un retour de fête sous un air de grincement de dents, car nombreux sont les chefs de famille qui ont hâte d’arriver à la fin du mois pour un autre départ.
Et pour cause, la Tabaski engendre autant de dépenses. Acheter un mouton, coudre des boubous pour les tout-petits, cela vide les poches. Joindre les deux bouts après la fête est un parcours du combattant. Même la reprise des activités reste timide. C’est le cas chez les chauffeurs de taxi obligés de faire avec ce système. « Les temps sont durs. Je suis obligé de faire avec ce que j’ai. L’on se démène comme de beaux diables pour s’en sortir car les clients aussi manquent. La vie est devenue très chère après la fête », peste Alé Diop, conducteur de taxi. La débrouillardise reste donc la seule approche en attendant la fin du mois. Dans un contexte de vacances scolaires, les dépenses passent du simple au double.
Pour tenter de gagner quelques sous, le temps que la fin du mois s’affiche, Mère Diop a installé une table pour un petit commerce devant chez elle. « La vie est dure. Le retour de fête est compliqué et il faut nourrir sa famille », dit-elle. Même son de cloche pour Ousmane Sow qui a quitté avant-hier son village. Tapissier, il engage une course contre la montre pour livrer ses commandes et avoir quelques sous. « J’ai déjà tout planifié en attendant que les activités reprennent. Mais que faire, nous avons des besoins basiques et nous sommes impatients de voir la fin du mois », espère-t-il.
Mais l’autre difficulté, ce sont les dettes. Un véritable stress que supportent nombre de pères de famille. Ils vivent un véritable calvaire à l’occasion de cette fête de l’Eid. « On est obligé d’acheter un mouton, de satisfaire les besoins de la famille le contexte ne nous arrange pas parce que les prix ont doublé », affirme Pape Ndiaye, un ouvrier.