Une campagne sans violence: Rêve ou réalité ?

par pierre Dieme

La campagne électorale a débuté ce dimanche jour de Tabaski pour la plupart des musulmans sénégalais. Une heureuse coïncidence qui a fait que les citoyens ont beaucoup plus écouté les serments du Imams que les déclarations des coalitions. Les Imams qui ont dirigé les prières ont d’ailleurs pour la plupart insisté sur la paix et la concorde nationale. Et ce n’est pas un hasard.

La période de précampagne a été émaillée de tensions et même de violence suite au dépôt de listes qui ont donné lieu à un arbitrage peu partagé du Conseil constitutionnel.  C’est pourquoi tous les sénégalais craignent qu’il y ait des actes subséquents de violence du fait que l’opposition s’est résignée à ne plus forcer les manifestations mais qu’elle reste profondément déçue par le fait que ces leaders ne vont pas aller à l’Assemblée nationale.

Du coup, Macky a lui aussi, a sa façon, exprimé ses appréhensions en insistant sur le fait d’éviter de recruter des nervis mais aussi que des caravanes se croisent entre autres actes susceptibles de générer de la violence. Il a aussi mis en garde tous ceux qui seraient tenté de semer la violence en insistant sur la mission régalienne de l’Etat sur le fait qu’il détient la force publique de coercition. Des menaces à peine violées qui sont habituelles en pareil cas de sa part et qui ne sont pas forcément la meilleure façon de communiquer en pareil cas.

Et Ousma ne Sonko, un des leaders de Yewwi Askan wi, pour sa part, a réitéré ses accusations contre le Président sur le fait que la Casamance ne serait assez prise en compte. Un des motifs d’ailleurs de la rébellion qui dure depuis trente ans. D’où la maladresse du discours. C’est pourquoi, en tout état de cause et face à des leaders politiques qui jouent toujours à se faire peur, il serait utile, de la part du peuple, de redoubler de vigilance et de montrer la voie aux prêcheurs de voix. Si le peuple reste serein et mâture, aucune forme de manœuvre de nature à déstabiliser le pays ne saurait prospérer.

C’est pourquoi préserver la paix n’est pas un rêve, c’est une réalité. Il est possible, malgré la récurrence de la menace, que le peuple, préoccupé par sa survie et les questions existentielles, prenne suffisamment conscience du fait que l’Assemblée nationale dont le fonctionnement pose réellement problème, quelle que soit par ailleurs son utilité, ne mérite pas que la stabilité sociale sociale du pays soit remise en cause. Il est également possible que les leaders politiques de tous bords prennent suffisamment conscience des différents appels lancés par les Imams à la suite des chefs religieux et de la société civile pour mettre en avant l’intérêt supérieur du Sénégal.

Assane Samb

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