Juste après nos glorieuses indépendances, on avait de grandes intellectuelles qui se réclamaient féministes. Elles luttaient pour des droits que l’on pensait jusque-là surannés. Hier, soixante bonnes dames ont signé un texte collectif pour l’application de cette connerie de parité instaurée de façon populiste par Père Wade. Parmi les signataires, certaines ont juste mentionné leur profession. D’autres, en revanche, ont fait valoir leur statut de féministes.
Mais jusqu’à hier, on ignorait qu’il existait parmi elles des…radicales. On pourrait bien aimer les entendre se prononcer sur ce qui fait leur radicalité, histoire de prendre nos précautions. Histoire surtout de savoir ce qui les différencie des féministes tout court. Surtout nous qui pensions que cette race était en voie de disparition depuis que de prétendues féministes se sont retrouvées sur le tard dans des ménages polygames, massant les vieux os de leur « Aladji », tout en rivalisant d’ingéniosité dans ce qui fait le charme de la bonne sénégalaise.
Les combattantes de l’autre siècle réclamaient de meilleures conditions de travail. Aujourd’hui, elles se disputent des postes avec des hommes et font même mieux que les mecs. Certaines de ces femmes les dirigent. Elles sont médecins, ingénieures, magistrats, avocates, gendarmes, militaires, pilotes etc. Sur le plan politique, elles sont à toutes les stations. Qu’est-ce qu’elles veulent de plus en s’appuyant sur cette foutaise de parité qu’elles devraient être les premières à jeter à la poubelle pour réclamer plutôt plus de femmes compétentes à mieux de les représenter à des postes électifs.
Cette égalité qu’elles réclament, plutôt que de les anoblir, les chosifie. En attendant, on aimerait bien savoir ce qui résume la radicalité de certaines d’entre elles. Si c’est pour réclamer encore plus de droits, qu’elles les arrachent. Qu’elles fassent sauter, les ceintures, boutons ou ce bout de fil qui retient nos pantalons. De façon radicale !
KACCOOR BI