En Guinée, la junte refuse d’autoriser les marches. Elle a donné hier, à travers un communiqué de presse, les raisons d’une telle mesure, malgré le tollé général. Ci-dessous ses explications.
«De 2010 à 2021, la Guinée a connu plus de 700 marches violentes qui ont occasionné des centaines de morts, des milliers de blessés et des dégâts matériels innombrables sur tout le territoire national dont les causes et les circonstances demeurent encore non-élucidées à date. Pire, le tissu social et la cohésion nationale ont été sérieusement éprouvées. Plus loin, les malheureux évènements du 28 septembre 2009 causés par les mêmes marches attendent aussi un dénouement judiciaire.
Conscient de tous ces facteurs et ayant le souci et de la concertation entre les fils et filles du pays, le président de la transition a mis en place le conseil national de transition au sein duquel siègent les représentants de toutes les forces vives de la nation.
Dans la même foulée, le cadre de concertation inclusif a été aussi mis en place à la demande des partis politiques élargis aux représentants de toutes les forces vives de la Nation sous la coordination du Premier ministre. Ces deux entités sont bien indiquées pour servir de cadre de dialogue au sein duquel, les contradictions et les incompréhensions peuvent être débattues en toute sérénité et dans l’intérêt supérieur de la Nation.
De même, le Président de la Transition n’a jamais caché sa volonté de consacrer son temps personnel à la résolution de tout différend dont la solution n’a pas été trouvée au sein de ces deux instances.
En conséquences, rien ne pourrait justifier les marches en cette période sensible de la vie nationale où les guinéens ont repris de se parler en frères. Tout en invitant les acteurs des forces vives de la nation autour de la table afin de débattre de tous les désaccords, le CNRD et son président réitèrent qu’aucune marche ne sera autorisée aussi longtemps que les garanties d’encadrement ne seront pas réunies.»
Youssouf SANE