Le CC sur les Législatives: Décision sage !

par pierre Dieme

Les sages du Conseil constitutionnel ont pris une décision sage. Les listes de la coalition du pouvoir et celles de Yewwi Askan Wi ont été validées malgré la décision de la Direction générale des élections prônant le contraire pour ce qui concerne l’opposition et les recours interjetés aux fins d’annulation.

Bien sûr, d’autres listes notamment celles de Gueum Sa Bop de Bougane Guèye Dani, de Fadel Baro et de Serigne Mboup par exemple n’ont pas eu la même fortune.

Mais, tout compte fait, il était difficilement concevable, dans le cadre d’une élection aussi importante, que les plus grandes coalitions politiques du pays soient absentes.

Même si par ailleurs, il y avait matière à contentieux quant à la conformité de ces listes au Code électoral. Car, manifestement, il y avait des erreurs matérielles et surtout la non-conformité à la loi électorale relativement à la parité alternative.

Mais, là-dessus, les sages du Conseil constitutionnel ont profité de la brèche de la substitution possible des deux investis qui ont désisté pour sauver Yewwi Askan Wi en estimant que la Dge n’avait pas à rejeter la demande de cette opposition sur cette éventualité, ce qui, manifestement, n’est pas interdit par la loi.

En somme, le sentiment qui se dégage est que les sages ont usé des prérogatives que leur confère la Constitution pour faire jouer à la loi le rôle de régulateur social qui est le sien.

En effet, la loi n’est pas une fin en soi. Son application doit servir à créer les conditions d’une cohésion sociale et non de tensions et de divisions.

Mieux, le Conseil constitutionnel est la plus politique des juridictions. En ce sens, on attend de ses sages, dans des circonstances de ce genre, qu’ils désamorcent la bombe en inscrivant leur action dans l’obligation d’assurer la cohésion sociale. Ils vont certes trancher en droit, mais dans une perspective politique en tenant en compte du contexte.

Il va de soi que l’élimination des listes de l’opposition telle qu’initiée par le Dge à qui on ne peut pas reprocher son attitude, allait inscrire forcément le pays dans une période d’instabilité.

C’est compte tenu de tous ses impératifs que nous saluons leurs décisions d’hier même si par ailleurs ils auraient pu en faire davantage en ‘’sauvant’’ d’autres listes.

En tout état de cause, cette situation, inédite, doit nous inciter à réfléchir sur notre système de parrainage.

Si en effet le Sénégal avait respecté les injonctions de la Cedeao, on n’en serait pas là. Car, le souci majeur ici, c’est notre système de parrainage.

Il nous faut un système discuté, consensuel, aussi bien dans ses modes de fonctionnement que dans son contrôle.

Mais, le fait de mettre en place un logiciel sans que les acteurs en soient informés et de choisir un système de contrôle informatique alors que la loi parle de contrôle de signatures, pose problème.

Bien sûr il faudra un filtre parce que le risque est grand qu’il y ait des candidatures fantaisistes, mais, ce dernier ne doit pas servir à liquider des adversaires politiques.

Car, la démocratie est avant tout de l’élégance, un gentleman agreement. Et c’est justement pour cette raison que ceux qui mettent en place les règles ne doivent pas être mus par un instinct de conservation.

Mais, en tout état de cause, tout n’est pas la faute du système. Les états-majors politiques doivent aussi se débrouiller afin d’éviter le maximum possible, les fautes et erreurs dans la confection des listes.

Les partis et coalitions doivent ainsi s’entourer d’experts électoraux et travailler en sorte de réduire, à tout moment, les erreurs matérielles.

Assane Samb

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