Le maître des poursuites avait requis 2 ans dont 3 mois de prison ferme contre les députés Mamadou Sall et Boubacar Biaye, ainsi que Sadio Dansokho, président du Conseil départemental de Saraya. Quant à El Hadji Kondé, il avait demandé à ce qu’il soit condamné à 2 ans de prison ferme. Ils étaient poursuivis dans le cadre d’un trafic de passeports diplomatiques. Mais en rendant sa décision, ce jeudi, le tribunal est allé au-delà des réquisitions du maître des poursuites.
Le juge a retenu, contre le député Boubacar Biaye, le délit de complicité de faux et usage de faux. Pour laquelle infraction, il a été condamné à une peine de 2 ans dont 5 mois ferme. Pour l’autre député Mamadou Sall, il a été retenu une infraction d’abus de confiance, d’escroquerie à l’endroit de Oumou Touré. Et pour cette infraction, il a été condamné à une peine de 2 ans dont 6 mois ferme.
Les avocats vont saisir la Cour d’appel
El Hadji Condé a écopé, lui, de 2 ans dont 10 mois de prison ferme. S’exprimant aussitôt après le délibéré, Me Antoine Mbengue, un des avocats des deux députés, se dit surpris par la décision rendue par le tribunal. « Ça a été difficile de lire la décision parce que tellement le juge a voulu faire de la séparation entre les infractions, entre les prévenus. C’est une décision qui nous surprend dans la mesure où surtout que Biaye a été relaxé au bénéfice du doute pour l’infraction d’escroquerie. On s’attendait qu’il soit totalement relaxé mais il a été condamné pour faux et usage de faux. Parce que le faux devait être un élément constructif de l’infraction d’escroquerie. Or, étant libéré de cette infraction le faux qu’on évoque on ne sait même pas ce que ce faux a servi s’il a été relaxé de l’infraction d’escroquerie au bénéfice du doute », a dit l’avocat.
Pour Sall, ajoute la robe noire, Il a été condamné parce que tout simplement Oumou Touré l’a cité dans cette affaire. « Nous l’avions dit dans nos plaidoiries que cette affaire au-delà de la médiatisation, au-delà de leurs statuts de député, il faut qu’on les juge par rapport aux faits. Et les faits ont révélé que sur les six plaintes qui ont été déposées, il y’a une seule personne qui a cité les noms des députés. Et Oumou Touré n’était même pas capable de décrire le bureau qu’elle prétend avoir fréquenté », déplore l’avocat.