Ne pas le dire, c’est être complice. Ce pays est en train de foutre le camp. Et à une grande vitesse. On s’est déjà fait à l’idée que des acteurs de premier plan de la politique voguent au gré de leurs intérêts, et selon le bord où ils se trouvent. Défendant une chose quand ils sont de l’opposition et ravalant leurs vomissures une fois qu’ils se retrouvent à déambuler dans les allées du pouvoir. Des girouettes. Pour dire les choses de façon très prosaïque, ils ne croient en rien. Sauf bien sûr au dieu Mammon. Le fric, les plaisirs du palais et du bas ventre.
De vrais escrocs politiques qui disent militer pour un idéal, alors que tout le monde sait que leur obsession, c’est la course aux richesses. La race de politiciens nourrie d’idéaux que l’on a connue jusque dans les années 90 est assurément en voie d’extinction. S’il en existe encore, on peut les compter sur les doigts d’une seule main. Ces gens d’une autre époque, nourris d’idées de gauche, existent toujours. Mais se tiennent loin de la scène politique qu’ils ne reconnaissent plus. C’étaient des hommes de refus, déclinant toute compromission.
A la place de cette espèce rare et digne, la scène politique de ce charmant pays est à présent bourrée d’hommes et femmes rompus dans les fourberies et les retournements de kaftans et de camisoles. Ils veulent tous être députés et sont prêts à tout pour y arriver. Quel intérêt à quitter une coalition et la combattre tout juste parce qu’on se trouve dans une place où votre éligibilité pourrait être compromise ?
Le plus triste, c’est de les entendre, la bave à la bouche, déverser des insanités sur leurs anciens camarades. Des escrocs politiques qui sont, hélas, très nombreux aujourd’hui dans ce charmant pays. Il nous faut pratiquer la politique autrement. Revenir aux idéaux d’antan. On va sans doute nous dire que nous sommes des naïfs. Vaux mieux ça que d’être cyniques !
KACCOOR BI