Les législatives de juillet prochain se préparent activement. L’incertitude sur la participation de certaines coalitions concernant des localités comme Dakar n’y change rien. Tout le monde se prépare. Et chacun espère gagner. D’où les manœuvres qui ont commencé depuis longtemps afin de maximiser ses chances.
Dans cette dynamique, le Président Macky Sall est considéré comme étant au centre de toutes les attentions. Pourtant, l’homme ne participe pas directement aux élections. Mais, c’est lui qui dirige la grande coalition de l’opposition et qui a donc naturellement procédé aux investitures de sa coalition. Mais, ce n’est pas tout.
Avec les difficultés que connaissent certaines listes à être reconnues, une bonne partie de ses adversaires le soupçonnent d’être derrière les difficultés qu’ils rencontrent.
D’où cette question : Macky est-il spectateur ou acteur dans ses élections ?
Pour répondre à cette question complexe, il faut faire la distinction entre l’aspect technique, de la procédure de dépôt à la proclamation des résultats de tout le reste de l’élection liée notamment aux investitures et à la campagne électorale.
En effet, il s’agit de certaines questions dont s’occupe l’administration électorale et d’autres aspects à la charge des partis et des coalitions.
Il nous semble en effet important de préciser que les questions techniques notamment celles dont s’occupe la Direction générale des élections ne sauraient être imputées au Président de la République. Il en est ainsi du processus de vote, de la proclamation des résultats, etc.
A ce propos, il est difficile voire impossible de parler de tripatouillage, de fraude, etc. Notre processus électoral, au fil des années, a su démontrer sa crédibilité. Et l’administration qui s’occupe du processus faire preuve, en général, de professionnalisme.
Et les différentes alternances observées y compris les éclatantes victoires de l’opposition dans plusieurs villes du pays dont la capitale Dakar, ont accrédité davantage la thèse de ceux qui soutiennent qu’il n’est plus possible de frauder au cours des élections au Sénégal.
Maintenant, s’il s’agit de questions qui relèvent des partis et coalitions, les manœuvres reprennent tous leurs droits et c’est de bonne guerre. Il en est ainsi des investitures, du choix des mandataires et de leurs activités, etc.
Mais, là aussi, il sera difficile d’imputer à Macky les difficultés observées dans les coalitions et les comportements de certains mandataires voire leur manque de compétence.
Mais, dans tous les cas, Macky sera l’absent le plus présent des législatives. Ce qui est tout à fait normal parce qu’il est très intéressé par les résultats finaux. Car, rappelons-le, l’opposition rêve d’un renversement de majorité à l’Assemblée et par conséquent d’une cohabitation. Et de cela, le pouvoir n’en veut pas.
Donc, le Président de la République dont la publication de la liste de sa coalition pourrait aussi entraîner des remous, attend aussi les résultats pour nommer son nouveau Premier Ministre et le gouvernement.
Qui plus est, la question de sa troisième candidature est aussi sur toutes les lèvres notamment après sa déclaration sur la limitation des mandats. Et beaucoup estiment, à tort ou raison, que sa position future sur cette question dépendra largement des résultats des législatives.
A tout état de cause, ce sont des élections âprement disputées par les états-majors politiques pour toutes ces raisons invoquées.
Mais, ce n’est pas une raison pour installer le pays dans de la violence.
Assane Samb