Il est venu, a vu, mais, à la différence de Julius César, l’Empereur Romain, lui, Antonio Guterres, l’actuel Secrétaire-Général de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), n’a pas vaincu à…Diamniadio. Ce fut son Waterloo. L’histoire retiendra, avec le recul, voire dans le court terme, quand toute la vérité sera connue, qu’il fut l’homme qui a mouillé l’instance universelle dans l’une des plus grandes escroqueries financières et foncières qui soient, en l’adoubant.
Incroyable, mais vrai! Quand l’annonce de sa visite au Sénégal, depuis le Caucase, fut annoncée la semaine dernière, nombreux furent ceux qui crurent qu’il l’avait décidée pour donner un surplus planétaire à ses efforts de médiation dans la grave crise qui ravage ce coeur sensible de l’Eurasie, au risque de plonger le monde dans une guerre mondiale dévastatrice pour son existance.
Intégrer l’Afrique dans la stratégie aurait eu de la gueule, comme s’y essayèrent, en 1972 un groupe de Sages, des chefs d’Etat africains, conduits par Senghor, premier Président du Sénégal, lorsqu’ils tentèrent vainement de peser dans les efforts pour résoudre la crise, alors en passe d’entrer dans une nouvelle phase violente…Déjà, le dirigeant Sénégalais, dût admettre, au correspondant du journal Le Monde, Pierre Biarnès, que les Etats-Unis et les Soviétiques ne voulaient pas d’une réussite de sa mission. Voir l’Afrique jouer les premiers rôles, même sans succès, a de quoi faire plaisir, remonter l’estime des Africains.
Cinquante-ans plus tard, la soudaine venue à Dakar sur le dos d’un séjour dans le Caucase du patron de l’ONU semblait signaler sa volonté d’avoir une approche holistique dans sa quête d’une solution à la guerre en Ukraine déclenchée par l’invasion de la Russie de Poutine. Qui n’avait eu le sentiment qu’une lumière l’avait poussé à ne laisser de côté aucun acteur dans sa stratégie, afin de lui donner la dimension universelle que revendique l’ONU? Penser que la scène internationale ne pouvait se concevoir sans l’Union africaine relevait d’un fabuleux coup de Poker. Tout s’éclairait dès lors d’une grande rationalité. Venir à Dakar pour envoyer au monde, aux côtés du Président en-exercice de l’Union africaine qu’est Macky Sall, le Chef de l’Etat Sénégalais, procédait d’un acte diplomatique aussi fort que surprenant, génial.
Or, hélas, depuis qu’il se trouve à Dakar, le Portugais, en charge de l’Onu depuis décembre 2016, n’a réussi qu’à reproduire certaines des mauvaises pratiques qui, à intervalles réguliers, ternissent l’image de l’organisation universelle.
Les exemples ne manquent pas. On peut ainsi citer les conditions de la mort, par accident d’avion, en 1961, de son alors Secrétaire-général, le Suédois Dag Hammarksjold, au Congo, où on le soupçonna d’avoir été la victime d’un coup monté par la CIA, les services de renseignements américains. Qui oublie aussi les magouilles autour de l’embargo sur le Pétrole Irakien impliquant Kojo, le fils de son patron Sud-Saharien, Kofi Annan. Ses résolutions sans effets sur de grands litiges internationaux, notamment au Proche Orient, restent aussi dans les mémoires autant que sa sélectivité dans le classement des tensions souveraines. On peut également rappeler les arnaques de ses représentants sur les territoires des pays en développement, telles celles sur le PUDC, devenue une source d’enrichissement pour des officiels Sénégalais et des fonctionnaires Onusiens,
Alors que son intercession dans le conflit qui ravage l’Ukraine devait être son moment pour revenir en force, ce fut l’amorce d’une déconfiture, débutée par la mission de Guterres, agissant en leur nom plus qu’en celui de l’instance mondiale, dictée par les Occidentaux, suivie par un accueil humiliant à Moscou, prélude aux obus que ses hôtes Russes envoyèrent à Kyev, pendant qu’il s’y trouvait, comme pour lui signifier son statut de personae non-grata…Le séjour qu’il décida de faire en Afrique, en l’entamant au Sénégal, prenait, sous ce rapport, une portée autrement stratégique, comme pour dire que la paix, dans les grandes affaires mondiales, pouvait partir de ce jeune continent.
Au lieu de tout cela, c’est un Guterres, connu pour ses habitudes de gueulard, presque pris par un besoin pressant d’aboyer, en bouledogue édenté, qui s’est donné à voir tout au long de son séjour.
Ses oukazes contre les régimes anti-constitutionnels africains, qu’il n’a pas osé édictées contre le régime de Poutine, ses engagements à rassurer sur la sécurité de la chaîne d’approvisionnement alimentaire mondiale, faisant rire plus d’un, ou encore ses bravades contre les terroristes nés des flancs de la mauvaise gouvernance sur le continent, ont fini par lasser ceux qui l’imaginaient capable d’élevation pour donner une gravitas à l’ONU.
Son déplacement Dakarois, avant son bref passage eu Niger, pour valider les stratégies françaises au Sahel, et son escale au Nigeria, pour la forme, ne l’ont pas grandi.
Il a raté le coche. Bien loin de rester cohérent et congruent en poussant la réflexion, au nom de la mission de maintien de la paix que lui assigne sa Charte, de faire jouer à l’ONU un rôle préeminent, c’est en acteur aveugle, mené par le bout du nez dans une entreprise de validation d’un grand projet criminel qu’il s’est laissé berner.
En allant, hier, inaugurer le nouveau bureau régional de l’ONU à Dakar, conçu de bout en bout comme une escroquerie institutionnelle mêlant son hôte, Macky Sall, est ses pions, des pantouflards, comme Aminata Niane et Madani Tall, deux anciens officiels du Sénégal et de la Banque mondiale, qui sont ses prête-noms, le Portugais s’est faire avoir comme un amateur.
L’histoire retiendra qu’il a été vaincu.
L’ONU a sombré corps et âme à Diamniadio. Son Waterloo. Qui, pour le dire à Guterres? Son Représentant Spécial, l’ami Mohamed Saleh Annadif, ne peut pas lui faire le compte rendu des contours toxiques de ce qui devait être un grand déplacement mais a fini par être un moment de faillite finale de l’ONU.
Guterres scelle le sort d’une organisation arrivée en bout de course, sans moralité…A Diamniadio, pendant que le monde l’attend sur des réponses sérieuses aux grandes problématiques qui le travaillent, et que l’Afrique pensait qu’il l’avait prise comme actrice de premier plan dans les solutions aux défis disrupteurs planétaires, on gardera de son séjour aussi impromptu que bizarre que ce ne fut qu’un défilé de mode pour couvrir officiellement une vaste escroquerie financière et foncière. La totale.
L’histoire s’en souviendra. Puisqu’en plus c’est ici que l’épitaphe de l’ONU a été rédigée hier dans cette ville de toutes les magouilles, avec un seul mot: Décès par compromission et corruption!
En recouvrant de son ombre tutélaire le grand crime financier et foncier de Diamniadio sans sourciller, Antonio Guterres a présidé à son enterrement en grandes pompes sous le regard gourmand du croque-mort, Macky, plus que jamais parrain des voleurs et de leurs alliés, y compris une ONU dans la poubelle de l’histoire.
Adama Gaye* Diplômé d’Etudes diplomatiques de l’Université d’Oxford en Angleterre, vit en exil loin de son pays le Sénégal pour ne pas tomber dans les serres du régime criminel qui le tient en otage.
PS: Quand Monsieur Guterres aurez-vous le cran de parler des droits humains piétinés par les autocrates que aimez tant fréquenter?
Légendes photos: Une escroquerie institutionnelle validée par le Secrétaire Général de l’ONU, pendant que les canons tonnent dans le reste du monde…et même en Casamance.
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