Avec un score enregistré aux locales la coalition Yewwi Askan wii bat de l’aile. Dans le cadre des investitures pour les législatives, d’aucuns ont grincé des dents. Pour Mamadou Thior analyste politique, « il faut que cette coalition sache ce qu’elle veut. »
Il y a trois jours, la presse faisait état d’un communiqué de Yewwi Askan wii émanant de la commission nationale des investitures présidée par Habib Sy. Celle-ci demandait aux coordonnateurs départementaux et aux présidents des commissions départementales des investitures « d’arrêter immédiatement les assemblées générales d’investitures ».
Ce qui laisse croire que la tension était palpable en interne. Ce que redoutaient des analystes de la scène politique. A les en croire, ce ne sera facile ni pour la majorité, ni pour l’opposition. Et la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) est déjà confrontée à cette phase cruciale et délicate en direction des élections législatives du 31 juillet 2022. En effet, avec le score établi lors des élections locales et la percée notée dans bien des communes et des départements, comme Guédiawaye, Yewwi cristallise toutes les attentions. Mais il existe une réelle crise de leadership avec les investitures qui restent décisives. « Il faut savoir ce que l’on veut aussi car si l’opposition veut imposer une cohabitation au pouvoir, c’est possible qu’elle y arrive. Mais si elle y va en rangs dispersés, ses chances s’amenuisent », dit-il.
Les leaders de Yewwi avaient demandé à chaque parti et mouvement politique de procéder à ses propres investitures » et les « leaders des partis et mouvements politiques présenteront leurs candidats investis au Conseil de médiation et d’arbitrage qui statuera en dernier ressort ». Une décision qui en dit long sur la situation. Mamadou Thior note tout de même qu’il faudra que les partis qui sont les chevilles ouvrières de cette coalition dont Pastef, Taxawu Sénégal puissent voler de leurs propres ailes. « On a vu que lors des élections de 2019, ils avaient pu rassembler les parrainages nécessaires. A ce niveau, ces deux partis sont assez outillés pour savoir à quoi s’en tenir », renchérit Mamadou Thior.
Cependant, il se trouve, en réalité, que les appétits des membres des composantes de YAW sont en train de provoquer des dissidences énormes au sein de la coalition. Les leaders font tout pour éviter le scénario des investitures pénibles aux dernières Locales qui ont failli faire imploser la coalition de Sonko, Khalifa Sall et Cie.
MOMAR CISSE