C’est à croire que les opposants n’apprennent rien des leçons et des erreurs du passé. Plutôt que de vouloir abréger les souffrances des Sénégalais, comme ils le prétendent, on a comme l’impression qu’ils désirent plutôt la prolonger. Cette cohabitation à laquelle ils rêvent, n’est assurément pas pour demain. Il leur faudra taire leurs egos, se faire humbles, être plus intelligents et surtout se rassembler au lieu de se disperser chaque jour davantage comme ils le font !
Les Locales, qui devraient leur servir de grille de lecture, ne leur ont apparemment servi à rien. Ils sont restés figés sur des considérations épidermiques, rêvant naïvement du « grand soir » qui ne sera jamais possible avec des hommes si imbus de leurs personnes. Or, encore une fois, la cohabitation à laquelle ils aspirent au soir du 31 juillet prochain passe par une forte unité de l’opposition. Les locales ont été un premier tour. Chaque coalition ou mouvement sait ce qu’elle ou il pèse. Plutôt donc que de se regrouper, on assiste à une fragilisation de l’opposition avec la naissance de coalitions improductives dont l’audience de leurs leaders s’arrête à leur patelin.
Ces messieurs et dames trainent en effet la tare impardonnable en politique de n’avoir pas réussi à implanter leurs formations à l’intérieur du pays. Dans ces conditions, il devient illusoire pour eux de rêver d’une victoire, ne serait-ce qu’un siège. Il faut s’unir plutôt que s’émietter pour espérer venir à bout du rouleau compresseur de la coalition Benno Bokk Yaakar qui n’a connu aucune défaite depuis qu’elle existe. Les résultats sortis des Locales, malgré la prise de grandes villes par l’opposition, renseignent que la plus grande coalition de l’opposition, Yewwi Askan Wi, n’a engrangé que 25 % des suffrages.
Ce qui n’est rien du tout pour la conquête d’une Assemblée nationale. Ousmane Sonko, au plus fort de sa popularité en 2017, n’avait pu se retrouver dans l’hémicycle comme beaucoup d’autres qu’à la faveur de la disposition du plus fort reste. La nouvelle coalition mise sur pied hier, plutôt de favoriser une cohabitation, pourrait faciliter une large victoire du parti au pouvoir et de ses alliés. Le soir du 31 juillet pourrait donc constituer une douche froide pour l’opposition et décourager des électeurs. Chronique d’une défaite annoncée.
KACCOOR BI