Les cas de palu reviennent en force, après une baisse notée ces dernières années. La célébration de la Journée mondiale de lutte contre cette maladie célébrée, lundi, permet d’en avoir un aperçu. 91 637 cas ont été enregistrés, soit 20, 26%, si l’on fie aves Bès Bi Le Jour, au Coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp).
C’est une mauvaise nouvelle. Après une baisse des cas de paludisme notée ces dernières années, la maladie repart à la hausse. A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébrée lundi 25 avril, le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) a fait le point. « En 2021, il y a eu 536 850 cas contrairement à 2020 où nous étions à 445 213.
Pour ce qui est des décès, on n’est de 373 décès à 399 cas », a détaillé, docteur Doudou Sène devant la presse, au Service national de l’éducation et l’information pour la santé (Sneips). « Notre intervention au niveau du secteur privé nous a permis de collecter le maximum de données et de renforcer la complétude de nos données parce qu’avant, le secteur ne donnait pas les données », a-t-il expliqué. Le coordonnateur du Pnlp estime, cependant, que les décès peuvent être plus ou moins liés à la réticence de certains malades pour aller vers les structures de santé, notamment depuis l’apparition du Covid-19.
Pourtant, souligne Dr Sène, « nous ne cessons de sensibiliser les populations pour qu’en cas de fièvre, de se rendre rapidement dans les structures de santé. Parce que s’il y a une fièvre, si vous n’allez pas tout de suite, le paludisme peut devenir grave ». Le spécialiste rappelle que les risques sont encore là. « Je rappelle que c’est une maladie parasitaire qui est transmise par la piqûre de moustique anophèle. Une fois dans le sang, elle va créer ce que l’on appelle des hémolyses au niveau des globules rouges qui peuvent entrainer des cas de fièvre. Si elle n’est pas traitée très tôt, elle va aboutir à un cas grave », a précisé Dr Sène.
Dakar a enregistré 71 décès
Selon le coordonnateur du Pnlp, Dakar fait partie des zones où le nombre de décès recensés est le plus élevé après Kédougou, Kolda et Tambacounda où la prévalence reste élevée. La capitale est en 4ème position avec 71 décès. « C’est inadmissible que quelqu’un ait une maladie qui est prévisible et qui est facilement traitable, mais cause beaucoup de décès. C’est parce que les gens n’utilisent pas les moustiquaires et, en cas de fièvre, ils ne se rendent pas précocement dans les structures de santé. L’immunité qui permet de protéger quelqu’un contre le paludisme n’est plus efficace dans la région de Dakar », a étayé le spécialiste.
D’après M. Sène, cette répartition est inégale dans le pays, la majeure partie des cas de paludisme se trouvant toujours dans la zone Sud, Sud Est et Est, (Kédougou, Kolda et Tamba) avec plus de 80% des cas. C’est pareil pour le nombre de décès et de cas graves. Dans le Nord et une partie du Sud comme à Ziguinchor, nous avons des tendances très favorables qui peuvent nous permettre d’espérer d’atteindre l’élimination en 2030. Sur les 79 districts, au moins il y a 47 qui sont dans la zone verte (l’incidence, c’est-à-dire le nombre de cas pour 1000 habitants est inférieur à 5 pour 1000).
« Il est important de rappeler que le Sénégal a besoin d’avoir des financements endogènes pour continuer la lutte contre le paludisme. Il faut avoir des ressources financières propres au pays. Nous avons aussi l’implication des collectivités territoriales et cela ne fait que traduire la vision du chef de l’Etat, à savoir la territorialisation des politiques publiques », a plaidé Doudou Sène. « Nous avons réussi à enrôler les collectivités locales de la zone Sud pour que le paludisme soit pris en charge correctement par les collectivités territoriales. Plus on avance vers l’élimination, plus on a besoin des collectivités territoriales », a-t-il conclu.