Dernier mandat : Oumar Youm se rebiffe

par pierre Dieme

Le Maire de Thiadiaye, Me Oumar Youm a démenti formellement les propos selon lesquels le président « Macky Sall est à son dernier mandat”.

Macky Sall briguera-t-il un troisième mandat en 2024 ? Ce sujet reste tabou à Benno Bokk Yakaar. Me Oumar Youm à qui l’on prête les propos selon lesquels «Macky Sall est à son dernier mandat», a vite réagi pour démentir cette information.

L’ex Dircab du chef de l’Etat s’est fendu d’une note pour préciser que ces propos sont faux. « Comme vous pouvez le constater, tous les journalistes qui ont été à la rencontre ont traité de manière équitable et juste les éléments, à l’exception du journaliste de la RFM qui, du reste, n’a pas fait 5 mn dans la salle », a précisé le coordonnateur départemental de BBY à Mbour.

Il se répète : «Je n’ai jamais tenu de tels propos. » Reprécisant le fond de sa pensée, il dit : « Ça peut être la dernière législature du président. On ne sait jamais ce que demain sera fait. Ce qu’on sait, c’est que c’est une législature qui va se réaliser en cours du deuxième mandat du président Macky Sall. On aura deux ans encore pour permettre au Président d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale. C’est important de ne pas mettre les charrues avant les bœufs et de ne pas neutraliser l’action gouvernementale qui est en train d’être faite. »

Pour lui, l’enjeu du moment, ce sont les élections législatives. « L’enjeu de ces élections, c’est de confirmer ce qui a été fait et décidé par le peuple sénégalais. Le peuple ne peut pas être incohérent. Le peuple ne peut pas élire un président en 2019 et en cours de mandat lui donner une majorité qui va constituer une entrave dans la mise en œuvre des politiques publiques. »

« C’est un problème de cohérence politique, on ne peut pas avoir un exécutif qui est là qui a été élu récemment en 2019 et avoir une assemblée nationale qui ne peut pas coopérer avec ce pouvoir législatif, ce pouvoir exécutif. Ça va être vraiment inconciliable », a-t-il souligné.

Il ajoute : « L’histoire nous dira qui va être candidat et qui va être président en 2024. Il n’y a que les personnes comme le président ou d’autres qui peuvent déclarer leur candidature, mais nous, on n’est pas dans cette phase-là. Ce qu’on dit est qu’il restera deux ans après les législatives pour nous permettre d’avoir une majorité et ça le président le demande, le régime le demande. »

Pour tenter de mettre fin au débat sur le 3e mandat, Macky Sall avait affirmé, en septembre 2019, qu’il interdisait à tous ses partisans, notamment ceux nommés par décret présidentiel, de faire tout commentaire sur le sujet.

L’explication de texte de cette jurisprudence du « taire-le-ter », Macky Sall l’a livrée le 31 décembre 2019, devant un parterre de journalistes invités au palais présidentiel. Depuis lors, trois tenants de la majorité présidentielle ont transgressé cette règle.

Et tous ont été limogés. Le dernier en date, remercié de son poste de directeur de la société de transports publics, Dakar Dem Dikk, et remplacé en Conseil des ministres le 2 septembre, est l’ex-avocat Moussa Diop, par ailleurs président d’un parti allié de la majorité présidentielle BBY et membre de la coalition historique « Macky 2012 ».

À la question « un troisième mandat est-il un coup d’État constitutionnel ? » posée sur un plateau télé deux jours auparavant, Diop avait répondu avec un large sourire : « Je confirme ! » Avant lui, c’est Sory Kaba, militant du parti présidentiel et directeur des Sénégalais de l’étranger au ministère des Affaires étrangères, qui avait été remercié, en octobre 2019.

La veille, intervenant dans une émission radiophonique dominicale, il avait assuré que Macky Sall ne briguerait pas de troisième mandat. Moustapha Diakhaté, ex-ministre-conseiller du chef de l’État, avait été limogé pour la même raison, quelques jours après avoir dénié à Macky Sall le droit de se représenter.

M.BA

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