Mme Innocence Ntap Ndiaye, présidente Haut conseil du dialogue social (Hcds), s’est inclinée devant la mémoire de Astou Sokhna, arrachée à l’affection des siens à la suite d’une présumée négligence médicale en donnant la vie. Regrettant cette perte humaine, la présidente du Hcds s’active pour une meilleure prise en charge dans les structures sanitaires dont le personnel a eu à bénéficier d’un atelier de capacitation en dialogue social, gage d’un climat apaisé au sein des structures sanitaires si l’on s’en tient à la patronne du Hcds.
Après l’épisode malheureux du décès de la dame Astou Sokhna à cause d’une négligence médicale présumée à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga, le Haut conseil du dialogue social (Hcds) poursuit la formation de renforcement de capacités des professionnels de la santé en dialogue social. Devant se tenir mardi dernier, la rencontre a été décalée à hier à cause de la tension sociale sur fond de grève des syndicats de la santé que le décès de cette dame qui a perdu la vie en donnant la vie a suscitée, surtout après l’arrestation de sages-femmes qui ont fait l’objet d’un mandat de dépôt.
Dans son discours qu’elle a entamé après avoir invité l’assistance à observer une minute de silence à la mémoire de la disparue, Mme Innocence Ntap Ndiaye, présidente du Haut conseil du dialogue social, a fait planer l’ombre de la défunte Astou Sokhna en regrettant les circonstances dans lesquelles est intervenu son décès. «Je voudrais parler de contexte, présenter mes sincères condoléances à la famille de Astou Sokhna, à Louga, à son époux et à sa famille biologique et aussi au secteur de la santé, voire même au chef de l’Etat. Parce que c’est un décès qui a marqué toute la Nation parmi d’autres, il faut le dire. Il faut le regretter», a dit Mme Ndiaye lors de l’ouverture de cet atelier de quatre jours destiné au renforcement de capacités en dialogue sécurité et santé au travail des partenaires sociaux du secteur de la santé. «Les relations professionnelles ne constituent souvent pas un long fleuve tranquille sur lequel on est à l’abri des soubresauts pouvant résulter des difficultés à concilier les contraintes économiques de l’employeur et les exigences sociales des travailleurs. Le secteur de la santé n’est pas épargné par des complications», admet celle qui invite les acteurs de la santé à «privilégier la concertation à la confrontation, mais aussi d’intégrer les intérêts des usagers des services publics».
Parlant de l’atelier, Mme Ndiaye de souligner que cette activité s’inscrit dans la poursuite d’une série de formations entamée depuis mars 2021. «Sa mise en œuvre avait démarré en mars 2021 avec la tenue de trois ateliers de formation ayant regroupé les représentants de quinze structures de santé, dix établissements publics et cinq structures privées au mois de mai et novembre de la même année. Soit près d’une centaine de partenaires sociaux de la santé déjà formés en dialogue social. La tenue de notre activité constitue une suite logique de cette session de formation et permettra à dix autres établissements publics de santé de bénéficier de cette formation en dialogue social et l’objectif général de cette présente session est d’améliorer les relations professionnelles dans le secteur de la santé», argumente Mme Innocence Ntap Ndiaye. «Lorsque nous avions décidé de travailler avec le Bit et le ministère de la Santé, il n’y avait pas d’évènement majeur», fait savoir la présidente du Haut conseil du dialogue social avant de dire : «Mais nous savions que c’est un secteur conflictogène, nous savions que les partenaires sociaux, aussi bien employeurs que travailleurs, avaient besoin d’être capacités.»
Bara Diop, chef de division à la Drh (Direction des ressources humaines) du ministère de la Santé et de l’action sociale, de regretter «les moments difficiles avec le décès qui s’est produit à Louga». «Cela avait créé de la tension sociale au niveau du secteur de la santé. Alors donc, l’importance de cette formation existait déjà mais davantage renforcée avec le contexte que nous vivons présentement», note-t-il.
Des structures de santé dans la région de Thiès comme celles de Mbour, l’hôpital Amadou Sakhir Diéguène de Thiès, le district de Dakar Sud et le district de Yeumbeul prennent part à cet atelier. «Ceux qui sont là ce sont les acteurs des syndicats mais aussi ceux qui sont les responsables, c’est-à-dire les médecins-chefs de districts et les directeurs d’hôpitaux», affirme M. Diop qui informe que les structures de santé, qui bénéficient de cette formation, sont issues de la région de Dakar et de Thiès en attendant que les autres structures sanitaires à l’intérieur du pays soient soumises à la même formation.
Par Amadou MBODJI