Ils sont près de 7000 enseignants décisionnaires dans l’enseignement, toutes catégories confondues, au Sénégal. Seulement, ces derniers peinent à avancer dans leur plan de carrière à cause des lenteurs administratives.
L’Union des collectifs des enseignants décisionnaires a fait face à la presse hier, vendredi 22 avril, à Dakar pour dénoncer la situation incompréhensible que vivent ses membres. Appelant à « plus de décisionnaires dans le système éducatif », l’Union a fait part des iniquités qui frappent les décisionnaires et qui bloquent leur plan de carrière. En renfort, le Syndicat des enseignants libres du Sénégal, accompagné des autres syndicats de l’enseignement pour le reversement des enseignants décisionnaires dans la fonction publique, a pris date au mois de mai pour un plan d’action et de lutte contre les injustices faites aux décisionnaires.
Ils sont près de 7000 enseignants décisionnaires dans l’enseignement, toutes catégories confondues, au Sénégal. Seulement, ces derniers peinent à avancer dans leur plan de carrière à cause des lenteurs administratives. En point de presse hier, vendredi, à Dakar, ils ont manifesté leurs frustrations face au traitement de l’Etat à leur encontre.
Pour Fatou Ngom Cissé, l’une des porte-paroles du jour, il y a une catégorie d’enseignants, recrutés dans les mêmes conditions, ayant subi la même formation dans les Centres régionaux de formation des personnels de l’éducation (Crfpe), étant ventilés dans les mêmes établissements, étant assujettis aux mêmes tâches et étant astreints aux mêmes résultats, mais qui ont un traitement différent sur le plan de leur carrière. « C’est une situation inconfortable, rabaissante, humiliante et dégradante qui a fini de décourager, démotiver démoraliser des milliers d’enseignants», a-t-elle renseigné.
Selon l’Union des collectifs d’enseignants décisionnaires, ces professionnels de la craie recrutés généralement très jeunes, se retrouvent souvent frappés par la limite d’âge à cause de plusieurs paramètres indépendants de leur volonté comme des lenteurs administratives, des visites trop tardives des corps de contrôle, le système de quotas, la formation diplômante tardive à la Fastef, la non-prise en compte de la date de recrutement. Une situation qui a des conséquences sur le plan de leur carrière.
Pour Amadou Camara Diène, l’enseignant décisionnaire revient au grade le plus bas lorsqu’il change de corps. C’est-à-dire qu’il se fait, et de très loin, dépassé en grade par un fonctionnaire qui a commencé en même temps que lui. « Après plus de 25ans de service, les décisionnaires qui sont les plus anciens dans les écoles sont, sur le plan hiérarchique, les moins gradés et doivent donc des explications à de jeunes enseignants qui étaient au collège lorsque ces derniers embrassaient le métier », a-t-il déclaré.
Revenant sur l’acte d’avancement de l’enseignant décisionnaire, l’Union des collectifs a renseigné : « notre avancement est pris en compte de la date de signature, fût-il 20 ans après. Au même moment, le fonctionnaire dans la même situation bénéficie de la rétroactivité de son acte qui sera pris en compte l’année à laquelle, il aura réussi son examen et il aura droit à des rappels ». Aujourd’hui, ces enseignants se sont dits « plus jamais » fragilisés et ont demandé que les décisionnaires soient reversés dans la fonction publique, que les cotisations soient relevées, que ces enseignants soient aussi logés au Fnr entre autres demandes.
En soutien, les syndicalistes, à l’instar de ceux du Syndicat des enseignants libres du Sénégal, accompagnés de leurs autres camarades, ont décidé de faire bloc ensemble pour l’amélioration des conditions de travail et de vie des enseignants décisionnaires. A cet effet, ils donnent date vers le 15 mai prochain pour un plan d’action contre le mauvais sort que vivent les décisionnaires.